En raison des attaques récurrentes contre les transporteurs de l’axe Gao- Bamako ou sur les routes menant à Gao, la délégation régionale du conseil malien des transporteurs routiers de Gao, observe une grève de 72 h, depuis le mardi 21 avril.
« Vraiment nous souffrons sur la route. On tue des chauffeurs et des apprentis, et on brûle les véhicules, vraiment qu’ils prennent de dispositions » clame Modibo Maiga, chauffeur de camion.
Les transporteurs sont soutenus par la population qui suit l’ordre selon lequel, aucun engin à quatre roues ne doit circuler dans la ville pendant les trois jours de grève.
« Soixante-douze heures, ce n’est pas trop, car c’est des vies qui sont en danger » justifie Daka Boubacar Traoré, président de la délégation régionale du conseil malien des transporteurs routiers de Gao.
Des jeunes sillonnent la ville pour arrêter ceux qui ne veulent pas suivre le mot d’ordre de grève. Des voitures personnelles, étatiques ou appartenant à des ONG, sont arrêtées par les manifestants, à l’exception de quelques véhicules prioritaires, notamment les ambulances, ceux du CICR et des forces armées.
La population est prête à tout pour se faire entendre. « Nous disons à l’opinion internationale que cette fois-ci, c’est trop » poursuit Daka Boubacar Traoré.
La première journée a été largement suivie et a paralysé les activités, selon le correspondant de Sahelien.com sur place. Pour cette deuxième journée, des véhicules ont été autorisés à circuler, sauf les véhicules de transport et de marchandises.
Certains, pensent tout de même que, pour une région qui se reconstruit, les trois jours de grève ne seront pas sans conséquences.
« Tout cela joue sur l’économie de la région, tout le monde le sait. Soixante-douze heures de grève en ville, il n’y a pas de transport, même si quelqu’un est malade, il n’y a pas de véhicule pour l’amener à l’hôpital » déplore Mahamane Astor , membre du conseil régional des jeunes de Gao.
En ce mois d’avril, plus de trois attaques ont été perpétrées contre des convois de fournisseurs civils de la MINUSMA allant à Gao. Les assaillants tuent les chauffeurs, avant de mettre feu au véhicule. Le dernier cas date du lundi 20 avril.
Sahelien.com