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INPS : La cotisation des contribuables avalée par la grosse machine à sous
Publié le vendredi 24 avril 2015  |  Le Tjikan




L’INPS est une boîte très riche, même très riche. La richesse de cette grosse machine à sous est de deux ordres : les opportunités d’emplois qu’elle offre et l’immense quantité d’argent qu’elle amasse chaque trimestre au titre des cotisations des assurés que les entreprises payent tous les trois mois au risque de s’exposer à des pénalités en cas de retard de paiement. Le non payement temporaire ou définitif peut conduire au retrait, pur en simple, d’une entreprise de la liste des fournisseurs de services à l’Etat. Même bénéficier de l’aide à la presse que l’Etat accorde aux entreprises de presse, chaque année, est conditionné à la présentation par celles-ci d’une attestation de paiement de la cotisation de leurs agents affiliés à l’INPS. C’est dire que tout comme les Impôts, aucune entreprise ne peut se dérober de cette obligation sociale. Les recettes collectées sont estimés à des dizaines de milliards de nos francs par an. Cependant, une chose est de collecter cette manne financière, une autre est de dépenser cet argent dans l’intérêt exclusif des travailleurs. C’est ce qui ce qui manque le moins à l’INPS où les sous prennent d’autres directions. Lisez notre enquête.
MC, sous le couvert de l’anonymat, s’est prêté à nos questions. Selon lui, lorsqu’il jouissait de toute la plénitude de ses facultés physiques, il travaillait comme menuisier-coffreur à son compte. Avec son équipe, il passait des contrats avec des entreprises de BTP. C’est sur un de ces chantiers, qu’il est tombé des hauteurs d’un immeuble à deux niveaux, lorsqu’il donnait des explications à des manœuvres.
L’accident remonte à plus de cinq ans. Depuis, notre interlocuteur est cloué à la maison, devenant ainsi une charge pour sa famille. Selon lui, c’est son fils aîné qui a pris sa place. A la question de savoir s’il était au courant de la couverture sociale que l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) offre aux travailleurs de sa catégorie, il répond par la négative.
ST est secrétaire général du syndicat d’une entreprise publique. Celui-ci aussi ignore que l’INPS couvre les accidents de travail. « Je vous assure que j’apprends avec vous cette information. », a t-il expliqué. Combien de travailleurs sont dans la même situation que MC et ST ? Certainement des milliers. Or autant, il est dit que nul n’est censé ignorer la loi, au tant celle-ci fait obligation aux pouvoirs publics de mieux diffuser les textes de la République pour permettre au maximum de citoyens d’être outillés pour faire valoir leurs droits.
Il est donc du devoir de l’Institut d’approcher les travailleurs sur leurs lieux de travail pour les sensibiliser et les convaincre à s’affilier à l’INPS. Pour non seulement mieux vendre les produits de l’Institut, mais aussi accroitre les revenus de l’entreprise, qui se chiffrait à 40 milliards de FCFA en 2006 sur lesquels seulement 25 milliards sont distribués entre les assurés, qui étaient estimés à seulement 150 000 âmes, selon des chiffres communiqués par la direction générale en 2006, à la faveur des festivités de son cinquantenaire.
Les mêmes informations faisaient état de l’emploi de 1800 travailleurs qui émargeaient à la comptabilité de l’entreprise.
Une boite à micmac
En effet, l’INPS, par la force des choses est devenu une boite à sous et une agence de placement pour les différents régimes. Il est rempli des enfants des intouchables de la République. D’ailleurs, des rumeurs persistantes en provenance des bureaux feutrés de la boîte font état d’éventuels recrutements, si ce n’est fait déjà chose faite en catimini.
En outre, pour bénéficier d’une pension alléchante à la retraite, certains cadres, pas des menus fretins, dont des syndicalistes de renommée, dont nous taisons les noms au stade actuel de notre enquête, s’arrangent à changer de statut en passant du statut de fonctionnaire à celui de conventionnaire. Quand bien même que la vocation première de l’INPS est d'assister et d'accompagner les femmes et les hommes maliens au moment même où ceux-ci n'ont plus la plénitude de leurs facultés : personnes handicapées, accidentées, malades ou clouées à la maison par le poids de l’âge ou de la maladie.
Selon nos sources, d’importantes quantités d’argents prélevées sur cette manne financière seraient englouties dans des dépenses d’entretien indument versées à des autorités de tutelle, à des amis politiques par les différentes Directions générales qui se sont succédé. Dans le seul but de bénéficier de leur protection en vue de s’éterniser à leurs postes.
L’actuel DG, Noumoukè Diallo, qui fait partie des rares DG à battre le record de la longévité, est en poste, il y a environ six ans. Il a été nommé par ATT. Depuis la Transition, il use des subterfuges pour se maintenir à son poste. Son dernier scandale en date est la promotion accordée à la fille du Premier ministre, Modibo Kéita, bombardée à un poste de responsabilité que les autres collèges qualifient d’injustice de la part de la direction générale de l’INPS. Car, elle ne remplissait pas les conditions requises de nomination à ce poste.
Pour pouvoir dilapider les ressources de l’entreprise, la direction générale procède par la réalisation des immeubles servant de bureaux et/ou des immeubles à titre commercial. On se rappelle que sous la direction de Sékou Diakité, alors ministre de la Solidarité, l’INPS a acquis un ancien immeuble de la SOMIEX, installé en face du Tribunal de la Commune III, pour en faire un immeuble commercial.
En lieu et place de la vielle bâtisse, il a érigé un joli immeuble à trois niveaux. La réalisation de l’imposant ouvrage est achevée depuis des années. Mais, les bureaux sont jusque-là inhabités. Pour quel motif ? Silence radio. Or, c’est un secret de polichinelle qu’en Afrique plus particulièrement au Mali, le secteur de l’immobilier est indiqué comme le moyen idoine de blanchiment des capitaux pas propres. C’est là où également, on peut se remplir la poche en percevant d’importantes commissions indues.
Nous allons y revenir avec d’autres aspects de la mauvaise gestion dans cette grosse machine à sous dans nos prochaines éditions.

Mohamed A. Diakité
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