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Le Combat N° 507 du 26/11/2012

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L’ONU exclut une intervention au Mali avant septembre 2013 : Dioncounda Traoré, Cheick Modibo Diarra et le Capitaine Sanogo appelés à taire leurs rivalités
Publié le mardi 27 novembre 2012  |  Le Combat


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© Le Combat par DR
CMD, Sanogo, Dioncounda


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Pour sortir de la crise malienne, la stratégie consistant à isoler AQMI et le MUJAO au profit d’un dialogue avec le MNLA et Ançardine semble désormais faire l’unanimité. L’autre aspect a trait au fait que le gouvernement malien, qui était jusque-là rétif à l’idée de dialoguer avec les deux mouvements rebelles, a enfin décidé d’entendre leurs revendications.

Il est d’ailleurs prévu la tenue des concertations inter-maliennes dont l’objectif vise notamment la mise en place d’un plan global de sortie de crise. C’est justement dans le but de rapprocher davantage les positions des différents protagonistes de la crise que les autorités algériennes ont reçu à plusieurs reprises, ces dernières semaines, des représentants de la direction d’Ançardine. Dirigée par Iyad Ag Ghaly, une délégation du mouvement a d’ailleurs séjourné à Alger la semaine dernière. Mais pour que ce dialogue inter-malien réussisse, il est important que le Président Dioncounda Traoré, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, le Capitaine Sanogo et les putschistes de mars mettent leurs rivalités en sourdine d’autant plus que tout le monde sait que les intérêts de ces trois acteurs-clé divergent. Or, l’enjeu central dans cette crise consiste précisément à consolider le pouvoir politique central et lui redonner une légitimité, présenter un front malien contre le terrorisme, envisager sérieusement les revendications touarègues avant d’aller à la chasse des groupes islamistes irréductibles qui sèment la terreur à Gao et à Kidal.

L’intervention se précise, mais s’éloigne

Le mardi dernier, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a affirmé à Rabat qu’il ferait tout son possible pour éviter la perspective d’une intervention militaire au Nord-Mali qui se précise tout en s’éloignant. «Je ferai tout mon possible pour éviter la guerre au Nord du Mali dont nous connaissons les conséquences qui sont tragiques et dramatiques», a-t-il déclaré au sujet de la situation du Nord. Lors d’un point de presse conjoint tenu avec Saad Eddine El Otmani, ministre marocain des Affaires étrangères, M. Prodi a en outre souligné que pour résoudre la crise malienne, il privilégiait l’option politique. En faisant une telle déclaration, l’ancien responsable italien insiste lui aussi sur l’idée que de par son caractère politique et sécuritaire, la crise malienne nécessite un traitement adapté. « Ma mission est de rechercher toutes les solutions pour la paix au Mali», a-t-il indiqué tout en estimant que pour qu’une action militaire soit crédible, il faut qu’elle soit bien préparée. «Tous les experts s’accordent à dire qu’une action militaire n’est possible qu’à partir de septembre prochain (2013) et dans une moindre mesure, dans six mois», a souligné l’ancien président de la Commission européenne et ancien président du Conseil des ministres italiens qui se trouvait au Maroc depuis le lundi passé. Par ailleurs, il a indiqué qu’une double action doit être menée dans la région du Sahel : à savoir, une action de lutte contre le terrorisme à court terme, et une autre humanitaire et de développement à long terme. Si donc au plan diplomatique, la gestion de la crise malienne a enregistré des avancées positives, il reste que sur le terrain, la situation demeure des plus explosives. Cela est particulièrement valable dans la région de Gao (Nord-est du Mali) où le MNLA tente de reconquérir le terrain perdu au profit du MUJAO afin de soigner sa crédibilité. Mais la tâche s’annonce difficile pour ce groupe qui se dit laïc. En effet, alors que les terroristes du MUJAO ont reçu le renfort d’AQMI, le MNLA continue de combattre seul. D’une rare violence, les combats entre les deux groupes s’étaient concentrés à Ménaka, une ville que plusieurs sources présentent comme étant «coupée en deux». Pour le moment, le mouvement Ançardine se tient à l’écart des combats. Le rapt (mardi soir dernier à Kayes) de Gilberto Rodriguez Léal, un Français d’origine portugaise âgé de 61 ans ; par plusieurs hommes armés prouve à quel point l’insécurité règne dans le reste du Mali. Même si la région de Kayes n’est pas connue pour être particulièrement un important repère de terroristes, il reste qu’il leur arrive d’y mener des opérations. La preuve : il y a environ quatre ans, un couple italo-burkinabé avait été enlevé dans cette même région par AQMI, puis libéré après quelques mois de détention contre paiement d’une rançon. AQMI y retient en otage 9 Européens, dont 6 Français, enlevés en septembre 2010 et novembre 2011. Quant au MUJAO, il détient au moins trois otages algériens depuis l’été dernier.

Paul N’Guessan

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