08 mois et 05 rounds, c’est ce qui aura fallu à la médiation pour obtenir un accord de paix pour le Mali. Mais, cette paix, est depuis compromise par le refus de la coordination des mouvements de l’Azawad, qui refusent de la parapher et ce, malgré les génuflexions verbales de la médiation et du gouvernement Malien. Mais, on nous promet que ce sera chose faite le 15 Mai prochain. Un gâchis, si ce vœu pieux ne se réalisait pas
Agacée par le faux-fuyant et le dilatoire des membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), la médiation avec à sa tête l’Algérie à fixer la date de signature de l’accord de paix d’Alger au 15 Mai prochain. La CMA, on se souvient n’a pas paraphé le 01 Mars l’accord et a fait un volte face pas plus tard que le 15 Avril dernier, car dit-elle ses préoccupations que sont entre autres : la reconnaissance de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique, la création d’une assemblée interrégionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Une dernière exigence qui n’a aucun sens, car pour justifier son refus de parapher l’accord le 01 Mars, la CMA avait demandé de consulter d’abord sa « base », et n’a consulté que Kidal. Alors pourquoi prendrons au sérieux un groupuscule sans aucune légitimité et qui du reste, agace ceux au nom desquels ils prétendent se battre. (Ci contre la réaction du Collectif des Ressortissants du Nord).
Mais, le souci majeur aujourd’hui, et qui doit couper le sommeil aux Maliens à commencer par leurs dirigeants, c’es vaudrait un accord signé sans la CMA ? Le ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord Hamadoun Konaté pense qu’ils seront « considérés comme des ennemis de la paix.. ». Certes, mais cela ne suffit pas. Car si nous sommes aujourd’hui à plus de 08 mois d’intenses négociations, à 5 round de pourparlers inter-maliens, avec une foultitudes de médiateurs, c’est pour uniquement amener la CMA à cesser les hostilités et à oublier sa volonté d’indépendance des régions Nord. Alors, ne pas parvenir à faire signer l’accord par la CMA le 15 Mai prochain à Bamako, ce serait tout simplement un échec de la part des autorités maliennes, de l’Algérie et de la communauté internationale. Un échec qui sera lourd de conséquences. Car au demeurant, aucune mise en œuvre du contenu de l’accord ne sera envisageable sans retour de la paix. Hors, signé l’accord sans la CMA ce serait accentué la violence et les attaques dans les régions du Nord et ailleurs, prolongé l’exil des déplacés, perdurer les martyrs des femmes et des enfants dans cette partie du pays. Toutes choses auxquelles l’accord est censé mettre un terme.Et, quand on connait la capacité imitée de nos forces de l’ordre sur le terrain, et le laxisme coupable dont font montre la MINUSMA, autant dire qu’un échec le 15 Mai est inacceptable.
Mohamed DAGNOKO