Cela fait bientôt trois semaines que des tensions tribales persistent dans la localité de Boucrira, située à 70 km au nord-ouest de Tilemsi, dans la région Tombouctou. En effet, deux tribus arabes, en l’occurrence les Burradas et les Wassras, se regardent en chiens de faïence.
L’objet du litige serait un puits dont les différents protagonistes revendiquent l’appartenance. Une source précise que tous sont armés, ce qui fait craindre des risques d’affrontements tribaux. Par ailleurs, on apprend également que le chef du MAA-loyaliste dans le Tilemsi, Mahmoud Ould Jiyid, jouerait les bons offices pour tenter de ramener le calme dans la zone. Cependant, ses efforts risquent d’être anéantis s’il n’est pas soutenu dans sa médiation par l’Etat.
Il faut rappeler que dans cette région, la pénurie d’eau est bien réelle et oppose régulièrement des tribus. Une situation qui s’est notamment accentuée avec la crise sécuritaire déclenchée en 2012. Notons que depuis cette date, l’administration et l’armée malienne brillent par leur absence dans la région. Seuls les Casques bleus de la MINUSMA et les soldats de la force Barkhane sont présents, mais ferment les yeux sur cette situation qui pourrait occasionner des affrontements tribaux.
Certes, le nord du pays est encore en proie à l’insécurité, mais cela ne devrait pas servir d’excuse pour laisser se prospérer des règlements de compte. Cette situation intervient alors que les séparatistes continuent de laisser planer le doute quant à leur signature ou pas de l’accord de paix obtenu à l’issue des pourparlers inter-Maliens d’Alger. Et ce, bien que la médiation internationale ait déjà fixé la cérémonie de signature définitive du document pour le 15 mai prochain à Bamako.
Massiré Diop
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