Stratégie de lutte ou erreur délibérée à vouloir laisser partir le général Amadou Toumani Touré à Dakar et libérer les anciens ministres et les généraux des forces armées, impliqués dans toutes les affaires sales de ces vingt dernières années. Ces libérations ont été rendues possibles grâce à l’injonction de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) auprès du président de la junte.
Je ne suis pas l’oiseau de mauvais augure. Mais ce qui se passe depuis la libération de ces bidasses et anciens ministres, m’invite à la réflexion. Bamako a basculé dans une insécurité notoire, et cela, malgré les patrouilles militaires et policières. Dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15, les Bamakois ont frôlé la catastrophe avec l’enlèvement de quatre commissaires de police par un syndicat de la police, proche, dit-on, du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE).
Derrière ces agissements, il faut situer les responsabilités. Qui se cacherait derrière ces hommes en uniforme pour commettre des actes dignes d’une République Western ? Les auteurs de ces actes insolites doivent subir les sanctions de la junte. La police se dit de l’ordre établi dans un Etat, dans une ville, pour tout ce qui regarde la tranquillité, la sureté et la commodité des citoyens, des habitants.
Les lois de la police concernent l’homme civil dans ses rapports avec la société. Qui dit police, parle d’ordre. Or cela fait la énième fois qu’un syndicat de la police crée le désordre dans la capitale pour des raisons d’avancement à titre exceptionnel accordé par la junte à certains policiers dont la décision a été tout simplement annulée.
Depuis l’annulation de la décision rendue publique, le syndicat dit Siméon est monté au créneau pour se faire entendre. Sommes-nous dans une République dirigée et dominée par des policiers? Le capitaine Amadou Haya Sanogo joue avec le feu dans un contexte où les anciens dignitaires en liberté détiennent encore et toujours le pouvoir financier.
Aujourd’hui, au sein des forces armées se côtoient fils des anciens caciques de l’Union démocratique du peuple malien (ex-UDPM) et ceux de l’ADEMA et d’ATT. Dure sera la purge ! Reste à savoir qui contrôle les troupes ?