Pour s’autofinancer, toutes les Mairies ont besoin de recettes constantes. C’est fort de ce constat que la Mairie de la commune V du District de Bamako, a entrepris une vaste redynamisation des marchés de sa zone de compétence en vue de dégager des recettes consistantes.
Pour mener à bien cette nouvelle politique, le maire Boubacar Bah dit Bill a mis en place une commission ad hoc dirigée par Madjou Dembélé. Et c’est par le marché de Daoudabougou que la commission a donné le coup d’envoi de cette politique de mise en valeur des marchés de la commune V du District de Bamako. Pour montrer la bonne foi de la Mairie, le président de la commission, Madjou Dembélé, a organisé une conférence de presse, lundi 20 avril 2015, dans les locaux de la Mairie pour faire en toute transparence la restitution du travail abattu par sa commission. Mais aussi, pour expliquer et sensibiliser la population, afin qu’elle adhère massivement à cette nouvelle vision de la Mairie. Cette conférence a enregistré la présence des conseillers municipaux, des chefs de quartiers, des représentants des commerçants détaillants, des représentants des comités de gestion des marchés, des représentants des syndicats.
En effet, la commune V du district de Bamako compte huit(8) quartiers administratifs qui sont : Badalabougou, Sema I, Quartier Mali, Torokorobougou, Daoudabougou, Kalabancoura, Bacodjicoroni et enfin Sabalibougou. Elle (la commune) dispose de 18 marchés répartis entre les huits(8) quartiers.
Pourquoi une commission ad hoc sur le marché ?
« Il est parti du constat que les taxes recouvrées ne reflètent pas le potentiel existant d’où une faiblesse dans le recouvrement des taxes et que les marchés de la commune doivent être aménagés pour accroitre les recettes », a planté le décor Madjou Dembélé, président de la commission. Ces recettes générées par les différents marchés, poursuit-il, ne reflètent pas la réalité sur le terrain. « C’est pourquoi la Commission ad hoc des marchés a dans un premier temps rencontré tous les acteurs et elle a échangé avec eux sur la problématique de la faiblesse du recouvrement des taxes et dans un second temps de procéder à un recensement exhaustif des étals et produire un rapport final qui a été soumis au conseil municipal », a-t-il expliqué.
Le président Madjou Dembélé, a également précisé que dans la première phase des activités, la commission a souhaité recenser les étals des 18 marchés de la commune et qui occupent plus de 90% de l’espace des marchés ; les occupants paient 50FCfa par étage et par jour. Aussi indique-t-il, le recensement effectué au niveau des 18 marchés de la commune a donné exactement 10.750 étals, les recettes enregistrées sont largement en deçà des espoirs. A en croire le président Dembélé, une analyse des données sur le terrain mérite d’être portée à la connaissance de la population (d’où la présente conférence de presse). « Le recensement commandité par la commission qu’on appellera le réel indiquent que les 18 marchés totalisent 10.750 étals à raison de 50F/étal et par jour. Nous aurons ainsi 537.500F/jour et 16.125.000F/mois. Cela nous donnera 193.500.000Fcfa par an. Le montant versé par jour=219.000Fcfa qu’on appellera actuel. Cela nous donne 6.500.000 FCFA par mois et 78.840.000Fcfa par an. La différence entre le réel et l’actuel : 193.500.000F (réel)-78.840.000F (manque à gagner) », a-t-il expliqué à l’assistance.
La commission ad hoc de concert avec les acteurs a procédé au ramassage des immondices sources de pollution qui jalonnaient le marché de Daoudabougou, le coût de l’opération est estimé à 10.000.000 FCFA (Dix millions de francs Cfa).
Pour la transparence, la population associée
En effet, les populations des différents quartiers de la commune qui ont sollicité un engagement ferme de la commission pour que leurs marchés soient aménagés afin d’augmenter les recettes fiscales, ont été massivement associées dans l’opération de la mise en valeur des marchés. C’est ainsi que la commission ad hoc a rencontré les agents chargés du recouvrement qui, selon le président Dembélé, ont sollicité de la Mairie qu’ils soient payés à la tâche et qu’ils aient une tenue appropriée dans l’exécution de leur tâche. « Ils ont souhaité conclure un contrat de travail avec la Mairie ainsi ils pourront mieux recouvrir les taxes du coup améliorer les recettes fiscales de la commune », a laissé entendre le président de la commission.
En tout cas, convaincue que la commune regorge un potentiel très important qui ne demande qu’à être mis en valeur ou exploité judicieusement et de ressources nécessaires pour son développement, la commission ambitionne d’améliorer les recettes fiscales et d’aménager tous les marchés de la commune pour qu’un jour la commune soit dotée de marchés modernes bien propres débarrassés d’immondices. « Cela ne se fera qu’avec le concours, la collaboration, l’accompagnement et la compréhension de la population entière », a conclu le président de la commission ad hoc des marchés, Madjou Dembélé.
Rappelons que, la commission ad hoc sur les marchés a été créée suivant décision N°217 MCV-DB du 1er septembre 2014.
Aliou Agmour
Source: Le Pays