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Mise en œuvre de l’accord de paix : une incitation a la mobilisation générale
Publié le mardi 28 avril 2015  |  L’Essor
Assemblée
© aBamako.com par A S
Assemblée générale d`information du COREN
Bamako, le 07 juin 2013 au CICB. Le Collectif des Ressortissants du Nord (COREN) a tenu sous la présidence de son président Mr Issoufi Maiga, une assemblée générale d`information sur la situation de Kidal.




A l’initiative du Coren, des actions sont prévues pour assurer une présence permanente sur le terrain de la communication et de la mobilisation au nom des populations hostiles à la partition du Mali et à tout enrôlement dans un espace géographique auquel elles n’appartiennent pas.
Mobiliser les ressortissants des quatre régions septentrionales du Mali, ainsi que les compatriotes du reste du pays, pour agir et réagir face à la propagande des séparatistes et aux risques qui planent sur le pays dans son intégrité, sa cohésion sociale, son organisation politique et administrative, et sa sécurité si « l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » venait à être mal appliqué. C’était l’objectif de la conférence de dimanche au Centre international de conférences de Bamako qui a réuni les cadres, notabilités et leaders d’associations et ressortissants des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal.

La cérémonie initiée par le Collectif des ressortissants du nord (COREN) était présidée par l’ancien Premier ministre et président d’honneur du COREN, Ousmane Issoufi Maïga. Il avait à ses côtés le président du collectif, Malick Alhousseyni, l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, l’ancien député élu à Tombouctou, El Hadji Baba Haïdara dit Sandy, l’ancien ministre Adama Samassekou, et l’ancien ambassadeur du Mali au Ghana, Mohamed Ould Oumrani.

L’initiative visait à opérationnaliser, à travers un cadre approprié et fédérateur, les actions des ressortissants des quatre régions du nord contre les risques de partition du pays et leur enrôlement dans une prétendue « Azawad ». Le projet prévoit de mener des actions de communication actives pour anticiper et contrer la propagande des groupes séparatistes et portant sur tous les sujets d’intérêt pour les régions du nord et de mettre en œuvre des activités permanentes et des évènements d’ampleur nationale, visibles et audibles autour de l’initiative.

COMMISSION DE VEILLE

C’est ainsi que des actions à court, moyen et long termes sont prévues pour assurer une présence permanente sur le terrain de la communication et de la mobilisation afin de démontrer la force des populations hostiles à la partition du Mali, à tout enrôlement dans un espace géographique auquel elles n’appartiennent pas. Cette activité communicationnelle sera menée par la nouvelle commission de veille stratégique et de communication créée au sein du COREN dénommée « Initiative patriotique pour le Mali » présidée par El Hadji Baba Haïdara.

D’autres commissions ont été crées pour assurer une bonne application des dispositions prévues dans l’Accord de paix et de réconciliation, notamment celles de justice, vérité et réconciliation, de défense et sécurité, de développement économique, social et culturel. Elles devront travailler sur l’accord de paix, afin d’analyser et de préparer sa mise en œuvre. Une grande assemblée générale est prévue dans les jours à venir pour présenter les résultats de ces travaux à l’ensemble de la population.

Les débats lors de cette rencontre des cadres et notabilités du nord furent houleux, mais un projet de résolution a pu être adopté. Les cadres et notabilités ressortissants des 5è, 6è, 7è et 8è Régions du Mali ont réaffirmé leur attachement indéfectible au Mali en tant qu’Etat unitaire, apporté leur soutien à un Mali laïc et républicain et se sont inclinés devant la mémoire des martyrs. Ils félicitent la communauté internationale, l’Etat et les bonnes volontés pour les efforts déployés dans le cadre du processus de paix, félicitent la Plateforme composée entre autres du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA-dissidence), de la Coordination des mouvements patriotiques de résistance (CMFPR).

Les cadres et notabilités ressortissants ont énergiquement rejeté l’appellation « Azawad » et suggéré la tenue de rencontres intra-communautaires pour recoudre le tissu social. Ils ont lancé un appel pressant à leurs frères de la Coordination des mouvements armés (CMA) à parapher et signer l’accord de paix le 15 mai à Bamako.

Cet appel est fraternel car, estiment-ils, l’heure n’est plus à l’histoire des problèmes vécus mais à la fraternité et au pardon mutuel. C’est en cela que la cohésion sociale gagne et que le vivre ensemble est possible.

MOBILISATION GENERALE

« Nous sacrifions à un rite séculaire qui est de discuter comme sous l’arbre à palabres du vivre en commun. Car le temps est à la mobilisation générale des fils du pays singulièrement ceux de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal pour se retrouver et reconstruire le Mali », a indiqué Ousmane Issoufi Maïga. Le président d’honneur du COREN a invité à avoir à l’esprit les souffrances des populations, à s’unir pour éviter le spectre d’une implosion sociale après la signature de l’accord.

Le président du COREN a, lui, rappelé les actions humanitaires, actions d’avant-garde et l’organisation de fora de discussion menées par son organisation. Il a jugé que l’heure était à la mobilisation générale de toutes les ressources pour sauver le Mali.

La même conviction anime celui qui va diriger l’Initiative patriotique pour le Mali, El Hadji Baba Haïdara : « Nous devons mobiliser les ressources humaines capables de défendre l’intérêt des populations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ainsi, prouver à la communauté internationale et à l’ensemble des partenaires que les populations du nord veulent rester des Maliens dans un pays libre, laïc et démocratique ».

Mohamed Ould Oumrani a préconisé de changer ce qui n’est pas bon, ce qui est conçu comme une mauvaise gouvernance. Avant de juger que « l’acharnement contre le terme Azawad ne paie pas. Il faut l’oublier. Chacun doit plutôt faire l’effort nécessaire pour ramener son frère ».

Aziza Mint Mohamed, député élue à Tombouctou, Sadou Diallo, maire de Gao, Modibo Sidibé, administrateur civil et représentant la région de Mopti, Akory Ag Iknane de Kidal, Mohamed Ould Mataly, député élu à Bourem et Azaz Ould Dagdag de la communauté Imghad se sont inquiétés de l’insécurité qui prévaut dans leurs régions respectives.

Ils ont dénoncé les actes barbares menés par des bandits armés causant la perte de nombreuses vies humaines dans le Séréré comme dans le Faguibine, dans le Koukia comme dans le delta intérieur du Niger, dans l’Adrar des Ifoghas comme dans le Téréré. Ils ont invité leurs frères de tous bords, dont les cadres, à se donner la main pour soutenir l’accord car « les populations souffrent de l’insécurité, de l’absence des services sociaux de base », car leurs cercles respectifs sont « pris en otage ».

Alhoudourou A. MAÏGA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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