Le projet de loi portant amnistie des putschistes et associés est sur la table de l’Assemblée nationale, laquelle s’apprête à le voter ce jeudi au cours d’une plénière.
Adopté en conseil de ministre le 9 mai 2012 le projet de loi portant amnistie générale au profit des membres du CNRDRE et leurs associés est depuis la semaine dernière à l’Assemblée nationale où il a été soumis à l’appréciation du bureau et la conférence des présidents de groupes parlementaires. Son vote est prévu pour ce jeudi 17 mai au cours d’une plénière. Le projet sera défendu par le ministre de la Justice, Malick Coulibaly. Les débats s’annoncent houleux d’autant plus que le projet dans la forme comporte beaucoup d’insuffisances.
L’amnistie est sensée concernée des individus, coupables d’une infraction, mais dans ce cas-ci on parle de ‘’loi portant amnistie des faits survenus lors de la mutinerie ayant abouti à la démission du président de la République’’. Le texte élargit le champ d’application de cette amnistie en énonçant qu’elle concerne les ‘’infractions commises sur le territoire national du 21 mars au 12 avril 2012 en lien avec la mutinerie ayant abouti à la démission du président de la République’’.
Autant de lacunes avec lesquelles le texte est cousu et qui ne manqueront pas d’attirer l’attention de nos honorables députés. Les députés pourront exiger à ce que la fameuse listes des putschistes et leurs associés soit rendue publique afin qu’elle soit connue de tous les Maliens.
Mais les députés ne feront pas que ça ! Le ministre de la Justice sait que certains députés ont fait l’objet d’arrestations et de bastonnades par la junte ou ses associés. Parmi ces députés victimes du putsch, il y a les honorables Amidou Diabaté du Parena, lequel a été bastonné au siège de l’UNTM par des pro-putschistes et Kassim Tapo de l’Adéma, qui a été arrêté par la junte.
Le projet pourrait être adopté vu la situation que vit le pays, mais pas sans la pièce de la monnaie que l’Assemblée rendra au ministre Coulibaly. Malheureusement pour les honorables, ils n’auront pas en face un membre de la junte, mais le pauvre ministre de la Justice à qui ils feront voir de toutes couleurs.