Les concertations nationales dont la tenue était fixée du 26 au 28 novembre ont été reportées. Les raisons de ce report s’expliquent par la montée au créneau de certaines organisations politiques qui ont affirmé qu’elles n’y prendront pas part. Du moins pas dans les conditions actuelles.
Annoncées pour les 26, 27 et 28 novembre 2012, les concertations nationales ont été finalement reportées aux 11, 12 et 13 décembre 2012. Les causes de ce report sont à trouver dans les dissensions intervenues entre les acteurs autour des termes de référence de la rencontre et la composition de la commission d’organisation. Ce report peut aussi s’expliquer par la volonté du président de la République de faire participer la majorité des Maliens. Surtout que certains regroupements politiques comme le FDR et l’ADPS sont montés au créneau pour donner leurs positions, celles de ne pas y participer.
Cela en dépit des efforts fournis par les religieux, les notabilités et les familles fondatrices de Bamako de faire revenir le FDR à la table de la rencontre. En effet, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), qui regroupe les deux premières formations politiques du Mali à savoir l’Adema du président Dioncounda Traoré et l’URD de Soumaïla Cissé, ont justifié leur boycott de l’évènement par les documents préparatoires et les termes de référence de ces concertations qui prévoient, entre autres scénarios, l’instauration d’un régime d’exception aux antipodes des prescriptions de la Constitution. Pour ce regroupement anti-putsch son refus s’explique par la composition de la commission d’organisation des assises qu’il juge partisane.
Outre le FDR, l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS), un autre regroupement très important sur l’échiquier politique national et qui soutient l’ancien Premier ministre Soumana Sako, a annoncé sa non participation au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée à cet effet. Ce regroupement reproche aux organisateurs l’impréparation des documents qui sont mal en point, le manque de représentativité des Maliens du nord.
Selon les responsables de l’ADPS, ces concertations nationales allaient donner lieu à des participations partielles et sectaires… Face à ces désistements, la Convergence pour sauver le Mali (CSM) que coordonne l’honorable Me Mountaga Cheick Tall a souhaité le report pour permettre à toutes les forces vives d’y participer.
En ces moments difficiles que connait notre pays, il est inadmissible de faire une rencontre qui désunit. Aussi, tout comme le FDR et l’ADPS, la CSM n’est pas favorable à la remise en cause des institutions de la transition. Ces assises qui visent à réunir tous les Maliens autour des questions essentielles de la vie de la nation, notamment la bonne marche de la transition, la libération des territoires occupés, le retour des populations déplacées et réfugiées, le choix du fichier électoral et autres ne peuvent pas se faire sans les regroupements comme le FDR et l’ADPS qui totalisent le plus grand nombre d’élus tant à l’Assemblée Nationale qu’au Haut conseil des collectivités.
La non participation des regroupements qui englobent les grandes formations politiques du pays serait une menace pour la transition, l’unité du pays et va attirer les foudres de la communauté internationale contre notre pays. Ce report est un souci du président de la République de faire participer tous les fils du pays aux grandes décisions qui concernent la vie de la nation.