Ils sont à la fois amers et inconsolables, mais surtout désabusés face à leur échec massif au concours d’entrée à la fonction publique des collectivités territoriales dans l’enseignement. Ils, ce sont les sortants des Instituts de Formation des Maitres (IFM). Une situation cruelle pour des sortants qui n’ont été formés que pour enseigner dans un pays où l’éducation demeure le principal pourvoyeur d’emploi pour l’Etat. N’est-ce pas là, une menace pour leur carrière et leur avenir… ?
Nos IFM sont-ils devenus des instituts de fabrication de chômeurs à l’image de nos facultés et grandes écoles ? Cette question vaut son pesant d’or face au taux d’échec de plus en plus élevé de ses sortants au concours des collectivités territoriales de l’enseigne- ment. En tout cas, ce ne sont pas les membres du collectif des candidats au concours des collectivités dans l’enseignement (COCACE) qui nous dirons le contraire. Pour cause, à l’issue de la proclamation des résultats du 21 novembre 2012, ils sont des milliers à rester sur le tapis, attendant une énième fois dont l’issue est aussi incertaine que les précédentes. Selon Boubacar Ibrahim Touré, dit ‘’Le Révo’’ président du Cocace, il y a, aujourd’hui, un déséquilibre de plus en plus énorme entre le quota proposé à la fonction publique des collectivités et les milliers de diplômés que les IFM déversent chaque année sur le marché de l’emploi. Par exemple, sur plus de 4000 postulants cette année, la fonction publique n’a eu besoin que d’un millier. Autres illustrations, sur 80 sortants de l’IFM de Bamako en 2012, tenez-vous, il n’y a eu qu’un seul admis à la fonction publique des collectivités session 2012. Le manque de moyens financiers est la principale raison évoquée par les autorités à ce faible taux recrutement des diplômés des IFM. Pour remédier à la situation, le président du Cocace propose deux options au gouvernement : procéder à des recrutements massifs, ou encore revoir à la baisse le quota des candidats au concours d’entrée à l’IFM. Mais, la première option semble être la plus souhaitée face aux réalités du chômage dans notre pays. A entendre «Le Révo», la plupart des diplômés des IFM sont des gens sortis de nos facultés. Des gens qui sont en quête d’une seconde chance après des années de chômage avec leurs diplômes universitaires en poche. Une situation qui rend amer notre interlocuteur. «Nous attendons beaucoup du Gouvernement, mais pour le moment, nous sommes très déçus», se lamente Boubacar Ibrahim Touré dit ‘’Le Révo’’. Avant d’ajouter que l’année dernière son collectif avait organisé une marche de protestation après la proclamation des résultats, mais que cette année ils ont décidé de sursoir à cela face au contexte particulier que vit notre pays.