Le Premier ministre, Modibo Keïta, et l’opposition républicaine parlent-ils le même langage ? L’on est tenté de répondre par NON. Pourquoi ?
La dernière rencontre (le jeudi dernier), entre le chef du gouvernement et la classe politique semble marquer, en effet, la rupture entre les deux parties. Lors de cette rencontre qui portait (une fois de plus) sur l’accord d’Alger, Modibo Keïta, avait sèchement réagi après l’intervention de Amadou Abdoulaye Diallo, président du PDES, et qui, au nom de l’opposition, avait réitéré leurs réserves sur l’accord d’Alger.
De son côté, le Premier ministre a surpris plus d’un en sortant de ses gonds. Pour Modibo Keïta, la rencontre n’avait pas à son objet de discuter ni sur le contenu du document d’Alger, encore moins sur l’opportunité de le signer (15 mai). En clair, le débat sur l’accord est clos à Bamako.
Cette réaction du Premier ministre à l’adresse du représentant de l’opposition républicaine pouvait se limiter là autour de la table de rencontre. Mais elle (la réaction du PM) fait l’objet d’une publicité à des fins politiques ; l’accord d’Alger étant devenu un véritable fonds de commerce pour les pouvoirs publics. Ainsi, l’opposition est taxée de va-t-en-guerre. Ou encore ses membres sont présentés comme étant foncièrement contre l’accord, donc hostiles aux intérêts du pays.
Ainsi, des rencontres et des concertations se sont multipliés au sein des partis membres de l’opposition républicaine, en fin de semaine dernière. Il a été décidé d’apporter une réaction appropriée au Premier ministre. Une correspondance allant dans ce sens a même été rédigée par Tiébilé Dramé, président du Parena. Dans cette correspondance, l’opposition exprime son mécontentement au sujet du «commentaire vexatoire» du Premier ministre. Et l’opposition sollicite une rencontre de clarification avec Modibo Keïta afin de mettre les points sur le "i’’.
Sambou DIARRA