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Le Combat N° 508 du 27/11/2012

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Le dialogue national, les intolérances et les tribulations politiciennes : On opère un changement de pied
Publié le mardi 27 novembre 2012  |  Le Combat


Adresse
© aBamako.com par as
Adresse à la nation du président par intérim Dioncounda Traore à l`occasion de la fete nationale.
21/09/2012. Bamako. JT de 20h.


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Une chose nous est familière désormais : c’est que la réalité du terrain politique n’a rien à voir avec la perception des populations. La gestion de ce rendez-vous national sera-t-elle intensément réactivée, profondément renourrie par cet affichage d’une nouvelle date ? Nous avons déjà dit ce que nous pensons d’un énième report. C’est une nouvelle résistance qui pourrait gripper la machine.


Faut-il en tirer déjà des conséquences ? Non. Faut-il en tirer des leçons ? Oui. A ce jour, nos gouvernants n’étaient pas arrivés à faire prévaloir la pertinence des concertations nationales. Pour eux, certainement la bataille pour la tenue de ces concertations s’engageait autrement. Le temps des gros nuages passera, et le gouvernement, s’il parvient à boucler ces rencontres prévues, ne pourra plus les conduire « le doigt dans le nez » ! Nous passons jusqu’ici des moments délicieux à revisiter le bestiaire avec ses traits d’humour de notre remarquable devancier SE. Cheick Mouctary Diarra dans les colonnes d’un confrère de la place. Qu’une de ses leçons vienne donc nous tenir lieu de boussole ou étancher notre soif. Comme nous l’a rappelé le Pr. O. Kanouté, nous glissons sur les eaux d’une société de suspicion où le mal pénètre au sein de notre classe politique par cette obscure ouverture. Ce lundi donc devait ressembler à celui des commencements avec l’ouverture de ces assises nationales. Tous ensembles, on allait revoir les fables de notre histoire immédiate. Et c’est ici que nous posons une question : le forum des religieux devait-il se tenir à deux jours du début de ces rencontres ? Il revenait aux autorités d’établir un rapport de force, avec ce qu’il faut de prise de risque et de responsabilité, en parvenant à réunir l’ensemble des acteurs politiques et autres partenaires contre le sort fait à ces journées de concertations débutant le lundi. Il s’agissait d’un tour de force à la fois par la complexité des questions qui seront soulevées, par la diversité des statuts, des points de vue et qualité des participants. Pourquoi les politiques d’un camp comme dans l’autre « se mettaient-ils sur la gueule » à ce point ? A partir du jeudi, ce fut une prise de parole de tous les principaux ténors de la scène politique, chacun y allant de sa différence, mais pour rattraper à travers quelle gymnastique ce dénominateur commun que tout le monde voulait. Certains n’hésitant pas à parler de conspiration…Le FDR et les autres qui se réfugiaient derrière une « ligne Maginot » savaient-ils pourquoi certains personnages ne sont jamais arrivés à détacher leurs noms de leur invention ?

L’important pour le triumvirat eût été de rallier le monde politique. Il n’a pas été à son aise pour s’être peu soucié.

Chacun des trois personnages de l’actuelle Transition a dû trouver des exemples pour conforter ses positions. Pour aboutir tous comme bradeurs d’un rêve initial des maliens. C’est la société civile qui fut la première demanderesse ; nous a-t-on dit. Jusqu’ici, les autorités se sont montrées impuissantes, un peu poussives même, à réunir tout le monde autour du projet. A ce qu’il semble, le désir de ces assises n’était pas assez fort. La mobilisation de tous les acteurs politiques et de la société civile est indispensable. Seulement voilà : un simple communiqué de la Présidence n’y parera pas. Ce que nous avons appelé dans le temps la communication paradoxale court toujours. Les « bons offices » du Président et de son Premier ministre n’ont pas suffi, il y a de cela quelques jours seulement, pour amener tout le monde à la raison du tapis vert. Si certains acteurs se sont livrés à une bataille de chiffonniers, ne dit-on pas que charbonnier est maître chez lui au Mali ? Même avec ce report, les TDR vont se retrouver au centre de toutes les convoitises. Le Premier ministre doit envisager une tactique dite de la tortue : faire face (il y a une fronde contre lui et qui gagne du terrain) pour refuser tout compromis individuel avec tel ou tel interlocuteur d’hier et exiger ensuite une négociation collective pour faire les intérêts de chacun dans le cadre du dialogue national annoncé. Cette tactique, nous ne la voyons pas comme une solution de repli, loin s’en faut. Pour ce qui est de la Présidence, elle est une structure d’urgence qui se dédie. Jour après jour, non seulement le Président Dioncounda Traoré avale des couleuvres, mais en même temps son corps enregistre chaque verre d’eau qu’il boit. Le Président par intérim aurait su profiter de sa personne sous les feux de la caméra en allant « signifier », aux Maliens, les yeux dans les yeux, le report de la date du lundi 26 novembre 2012. Mais non, nous avons été cueillis par la sécheresse d’un communiqué. Notre voisin qui habite à deux pas est dans le camp de la ligne dure, de ceux qui étaient partisans d’un boycott dur de ces assises. Il aura attendu en vain son Président de la République, avec des fleurs fanées devant son poste de télévision.

S. Koné

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