Goundam, Leré ce mercredi ont essuyé les tirs de la rébellion. Si le bilan de Léré n’était pas rendu public à l’heure où nous écrivions cet article, à Goundam deux militaires de l’armée loyaliste sont tombés. Ce sont donc les symboles de l’Etat malien qui étaient visés. Et la Cma a revendiqué. Il y a lieu de se demander, vu l’enchaînement des choses, si ce n’est pas une nouvelle guerre qui repart dans le septentrion entre l’Etat et les mouvements de l’Azawad. Le premier ne peut pas rester les bras croisés devant les attaques si elles se succèdent. Quant aux seconds, ils avaient averti : l’affront de Menaka d’où le Gatia les a délogés lundi n’allait pas rester impuni. Qui l’eût cru ? Le 15 mai, on annonçait la signature de l’accord d’Alger avec ou sans la Cma. Il y a soixante douze heures, nous apprenions que la Cma sera de la fête. Et ce matin, il est évident que ce mouvement est plus proche du treillis que du paraphe. Le contexte en 2015 est certes différent de celui de 2012 où Menaka avant d’autres villes du Nord est tombé sous la joint venture de la rébellion politique et de l’intégrisme salafiste. Aujourd’hui, l’Onu est au Nord de notre pays comme les forces françaises. Et cela devrait limiter les risques de l’embrasement ou d’une réédition du cauchemar vécu. Mais toutes les trêves sont rompues, tous les accords sont violés, des vies sont en danger celles de civils comme celles de militaires. Seule l’interposition de forces neutres peut sauver les meubles. En attendant, le Nord continuer de prendre en otage la nation entière et par les récentes attaques dans la région de Mopti, le Centre ajoute à la saignée.
Adam Thiam