Au moment où le MNLA est chassé de la ville de Ménaka par le mouvement d’auto-défense Gatia, nous apprenons, par presse interposée, que le patron de la MINUSMA, le Tunisien, Mongi Hamdy, avait démarché les séparatistes pour les amener à parapher le document, en arguant qu’il a reçu du chef de l’Etat malien, IBK, la possibilité de réouverture des négociations entre les parties avant la signature du document, prévue pour le 15 mai prochain.
Cette annonce a ébranlé certaines de nos certitudes, dans la mesure où la médiation internationale, et surtout le gouvernement du Mali, ont répété plusieurs fois que « les négociations sont terminées. Aucune virgule ne sera changée dans le document jusqu’à la signature ».
Alors, comment après toutes ces déclarations, le représentant de l’ONU ou le chef d’Etat du Mali oserait parler d’une réouverture des négociations ?
Selon nos recoupements, le Président de la République n’a jamais promis à qui que ce soit une possible réouverture des négociations sur l’accord d’Alger. Depuis le paraphe du document, le 1er mars, IBK s’est clairement prononcé contre toute nouvelle discussion sur ledit accord. C’est ainsi qu’il a invité la communauté internationale à user de tout son poids pour amener « nos frères égarés », comme aimait dire le défunt régime de Moussa Traoré, à la raison, en s’inscrivant dans la dynamique de la paix.
Malheureusement, au lieu que la communauté dite internationale agisse avec intelligence, avec dissuasion, elle prend un raccourci, celui du mensonge, pour tenter de convaincre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Que non ! Le mensonge ne durera jamais. Le plus vieux parti de notre pays, le PSP, nous a enseigné que la vérité finit toujours par triompher. Les contre – vérités du patron de la MINUSMA n’ont pas prospéré puisque les propos prêtés à IBK ne sont pas les siens. Et depuis, combien de jours le chef de la MINUSMA n’a pas pu démentir les déclarations que le MNLA lui a prêtées ? C’est dire que Mongi Hamdy a clairement menti sur IBK.
Dans une médiation, les contre-vérités, les ambiguïtés, les ambivalences, n’ont pas de place. Dès qu’on vous prête une ligne ou une déclaration qui n’est pas la vôtre, vous devrez la rectifiez immédiatement. En ne le faisant pas, vous l’assumez. C’est le cas du représentant de l’ONU au Mali qui, dès sa prise de fonction, a montré les couleurs : sa préférence pour le MNLA et alliés.
Il est grand temps qu’il soit démasqué pour qu’il ne torpille pas le processus de paix pour lequel il est payé à Bamako. De plus, s’il n’a pas l’étoffe d’un diplomate à hauteur de souhait, qu’il démissionne pour ne pas compliquer la marche de notre peuple vers une véritable paix.
En tout cas, le piège qu’il a tendu à Bamako a été déjoué. Aujourd’hui, la seule chose qui vaille, c’est bien la mobilisation autour de l’accord d’Alger non pas parce qu’il est parfait ou bon, mais parce qu’il représente la seule voie pour préserver l’intégrité du pays, sa forme républicaine et sa laïcité. Le diable, dit-on, est dans le détail. C’est un accord au forceps, il faut le dire. Autant, ce document s’impose au gouvernement, autant il s’impose aux autres. Alors, que les uns et les autres s’assument ! Pleinement !
A suivre
Chahana Takiou