Neuf mois après le coup d’Etat du 22 mars dernier, l’ombre des éléments incontrôlés agissant au nom du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) plane toujours sur Bamako. Hier, la directrice générale de l’Agence pour la promotion de l’Emploi des Jeunes (Apej), Mme Maïga Sina Damba, a connu le même sort que certains de ses anciens collègues du gouvernement ATT II. Vingt quatre heures après la prise de service, la nouvelle directrice de l’Apej, Mme Maïga Sina Damba a été hier l’objet d’une tentative d’enlèvement par des hommes armés transportés à bord d’un BJ en pleine journée.
Il était environ 11 h lorsque des hommes armés ont pénétré dans les locaux de la direction générale de l’Apej, près du monument Obélisque. Sans se conformer aux formalités de visite du service, les six quidams armés de fusils de guerre ont aussitôt invité la directrice à les suivre. En se pliant aux injonctions des intrus armés, Sina Damba en larmes a vite attiré l’attention de ses collaborateurs face aux hommes armés qui ne voulaient rien entendre. L’insistance de l’assistance a fini par les obliger à dire que l’ordre leur a été donné d’emmener la nouvelle patronne de l’Apej à Kati «près du Château d’eau ». C’est là où se trouve le quartier général de l’ex-junte.
La manière d’enlèvement étant celle qui a été dénoncée mainte fois par le Premier ministre et le ministre de la Sécurité, les agents de l’Apej ont exigé d’amples explications. Faute de quoi, ils se sont interposés entre les ravisseurs et leur nouvelle patronne. Là, une rixe a éclaté sans, heureusement de coups de feu. De nombreux collaborateurs de Sina s’en sont sortis avec des coups de crosses et des habits déchirés.
Entre temps, le Commissariat du 14e arrondissement fut informé. Arrivés sur les lieux, les éléments du Commissaire André sont parvenus à convaincre les ravisseurs de rentrer, après que la DG ne soit retirée des griffes des intrus armés.
Au même moment, le département de tutelle a été informé. Ce qui fut le salut de la DG qui a été ensuite conduite sous escorte de la Garde nationale à la Cité administrative où se trouve le siège du gouvernement.
La question qui se pose est de savoir qui est derrière cette tentative d’enlèvement ? Aucune information officielle pour le moment. Mais selon des rumeurs, cette tentative d’enlèvement serait un règlement de compte mis en œuvre par un proche militaire de l’ex DG partant, Issa Tiéman Diarra et sa successeuse, Sina Damba.
Si le gouvernement n’a pu rien faire face à des cas similaires précédents, Kati doit prendre toutes ses responsabilités d’autant que tous les auteurs de ces enlèvements se réclament du QG de l’ex-CNRDRE. En tout cas il y va de sa crédibilité.