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Mali: Ligne de force : Situations absconses
Publié le jeudi 30 avril 2015  |  L’Indépendant




Les téléspectateurs de la chaine publique (ORTM) ont été sidérés mardi soir d’entendre le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, déclarer à haute et intelligible voix que le gouvernement de la République du Mali » condamne fermement » la reprise de Ménaka par les mouvements de la plateforme républicaine.

En règle générale et à l’échelle planétaire, un gouvernement se réjouit plutôt lorsqu’une partie de son territoire national est libéré du joug de l’occupant, quel qu’il soit.

C’est pour décrier cette attitude difficilement compréhensible du gouvernement malien qu’un gigantesque rassemblement de tous les Maliens, qui ont ressenti la libération de Ménaka à la fois comme une délivrance et un regain d’espoir pour toute la nation malienne, est annoncé pour cet après-midi à partir de 16 heures au CICB. Une occasion pour les milliers de personnes qui y sont attendues de déclamer en chœur : » Nous sommes tous Ménaka ! « .

Par ailleurs, on croit rêver lorsque la MINUSMA, cette force inerte qui reçoit les coups meurtriers sans jamais en porter, demande aux belligérants de reprendre leurs positions d’avant les affrontements de lundi dernier. Cela signifierait que les forces patriotiques qui ont chassé les rebelles kidalois de la ville s’en retirent pour laisser ces derniers s’y réinstaller. C’est totalement abscons. Parce que ce serait reconnaitre que Ménaka a cessé d’appartenir au Mali et relève désormais de la suzeraineté et de l’autorité des groupes de bandits armés affublés des sigles MNLA et HCUA.

Si les militaires maliens, cantonnés malgré eux dans un camp à Ménaka pendant que les bandits kidalois faisaient régner la terreur sur les innocentes populations, ne peuvent être déployés dans la ville par respect des accords de cessez-le feu, la MINUSMA, histoire de se rendre utile, pourrait et devrait remplir cet office.

En attendant que les narco-terroristes kidalois signent le 15 mai l’Accord d’Alger et que la situation revienne à la normale. Ce qui ne se fera pas du jour au lendemain. Hélas !

Saouti HAIDARA

L’indépendant

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