L’explosion de joie de la population de Ménaka et, au-delà, de l’ensemble du Mali après la libération de la ville fut de courte durée lorsque la MINUSMA a demandé le retrait des forces patriotiques de Ménaka, pourtant à l’origine de la libération de cette ville qui était aux mains des séparatistes depuis mai 2014. Lesquels faisaient subir à la population sans défense et à leur merci les pires cruautés.
Pour dénoncer cette sortie de la mission onusienne, une foule immense, comprenant outre des jeunes et femmes, des notables et des élus locaux, a manifesté devant la base de la MINUSMA pour dire que les forces patriotiques ne quitteront pas la ville. Les habitants ont aussi exigé le retour de l’armée malienne sur ses positions antérieures.
u cours de cette marche partie du centre-ville vers le camp 2, les marcheurs ont salué la plateforme des forces patriotiques pour le rôle joué dans la libération de Ménaka. Ils se sont également réjouis de la fin des exactions que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) leur faisait subir au vu et au su des forces internationales. Tout au long du cortège, les marcheurs ont agité le drapeau national, exprimant leur attachement à la République et à l’unité nationale.
De sources concordantes, une réunion s’est tenue dans l’après-midi entre le chef de village, le maire, les organisations de la société civile de Ménaka, un représentant de la plateforme des forces patriotiques et le représentant de la MINUSMA pour essayer de trouver un terrain d’entente et éviter tout embrasement de la situation.
Le MNLA à l’origine de la violation de l’accord de cessez-le-feu
Par ailleurs, contrairement aux accusations portées contre les forces patriotriques par la MINUSMA et une certaine presse, il y a lieu de préciser que le MNLA a été à l’origine du déclenchement de la plupart des hostilités. En effet, l’accord de cessez-le-feu signé le 23 mai après les évènements sanglants de Kidal n’a jamais été respecté par le MNLA. Le mouvement séparatiste kidalois et ses alliés narcoterroristes ont constamment été à l’assaut des villes du nord. Dans leur volonté démesurée d’étendre leur emprise, le MNLA et ses acolytes n’ont pas respecté l’accord de cessation des hostilités.
Pour preuve, au lendemain de la première signature jusqu’aux événements de Ménaka, ils n’ont eu cesse de poser des actes portant gravement atteinte aux clauses desdits accords. Les assassinats ciblés de collaborateurs des FAMA ou de la force Barkhane ou encore d’élus acquis à la paix, les agressions des populations acquises à la cause nationale à Ménaka et Kidal en sont des preuves. C’est d’ailleurs pour mettre un terme à ces exactions que les habitants se sont retrouvés autour des mouvements d’autodéfense dont le GATIA, le MFR, MAA loyaliste, sont l’émanation.
Les exactions des rebelles kidalois se sont aussi manifestées à travers le rançonnement des exploitants de sel gemme et des transporteurs par l’installation de poste de péage à Taoudeni et Foïta vers la frontière mauritanienne.
S’y ajoutent les occupations et agressions des populations dans plusieurs localités : le 24 mai 2014 entre Tessalit et Tin Aouker, le 25 mai les localités de Tessit, Inamguel et Andermalane sont attaquées. D’autres attaques ont été lancées contre Djebock, Aguelhok, Anefis le 26 mai et le 30 mai, c’est Ber qui est occupé par le MNLA et ses acolytes. Intillit est aussi annexé le 3 juin, Boulkessi et N’Dacki le 20 juin 2014. La localité de Bamba est à son tour attaquée le 26 juillet 2014 et le 8 février 2015 Agouni est investi par les séparatistes.
Il apparait de plus en plus évident que le MNLA n’a jamais respecté l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 mais qu’il a suffi de la réplique des forces patriotiques du lundi dernier face à une agression du MNLA pour que le mouvement séparatiste kidalois dénonce la violation des clauses.
ABDOULAYE DIARRA
L’indépendant