Un dinosaure du 7ème art au Mali, l’homme aux deux Etalons de Yennega n’est plus à présenter. Il vient d’être invité par le délégué général du festival de Cannes à participer à la grande messe du 7ème art en France, dans un courrier en date du 27 mars 2015. Souleymane Cissé n’est pas à sa première participation à ce grand rendez-vous du cinéma mondial basé en France.
Les organisateurs, pour ne pas dire le délégué général du festival de Cannes veut que le film OKA de Souleymane Cissé soit une présentation spéciale dans la série hors compétition. Pour cette projection, Souleymane Cissé sera l’invité d’honneur du festival pendant les 3 jours.
«Pour les besoins de votre publicité, vous devrez utiliser le logotype de la sélection officielle en conformité avec la charte graphique du festival de Cannes que vous trouvez sur le site du festival : www.festival-cannes.com», a conclu Thierry Fermaux, le délégué général du festival de Cannes, dans sa lettre d’invitation envoyée à Souleymane Cissé.
Quant au film OKA, il parle des spéculations foncières au Mali, les expropriations et autres détournements de parcelles ou même des villas. Dans ce film, c’est la maison de la famille d’un artiste à Bamako qui est concernée. Cette maison qui le rattache à ses parents, son histoire, ses souvenirs et dont ses sœurs sont expulsées en dépit du droit un jour de 2008. C’est aussi, le Mali, son pays qu’il a vu basculer dans la guerre, au mépris des traditions de tolérance qui l’ont animé depuis l’indépendance.
Le combat pour la vérité pousse l’artiste à prendre la parole et à s’engager dans un combat difficile au Mali, car dans chaque famille au Mali, il y a un litige foncier. C’est pourquoi certains pensent que c’est la future guerre au Mali. Le foncier est considéré par bon nombre de Maliens comme une véritable bombe à retardement, dont la solution peut être la bonne gestion, une justice équitable, avec des bons juges qui sont incorruptibles.
Beaucoup de nos confrères de la place ont aidé le cinéaste Souleymane Cissé dans ce combat. En l’occurrence, Le Sphinx, Radio Klédu, L’Indépendant, le Républicain et Le Guido. Peut-être qu’avec le film OKA et sa projection spéciale au festival de Cannes, qui démarre du 13 au 24 mai 2015, il y aura une solution.
Kassim TRAORE
Filmographie (longs métrages) : 1975 Den Muso (La Jeune Fille), 1977 Baara (Le Travail), 1981 Finyè (Le Vent), 1987 Yeelen (La Lumière), 1995 Waati (Le Temps), 2009 Min Yè… (Dis-moi qui tu es), 2015 O KA (notre maison).