L’article publié dans Le Reporter du mardi 28 avril 2015 (N°144) et titré : «ORGANISATION DE LA CAN 2017 : Le Président de la FEMAFOOT poignarde le ministre des Sports dans le dos en votant pour le Gabon» a sans doute dérangé beaucoup de personnes dans l’entourage du Général président de la Fédération malienne de football (FEMAFOO). Et cela au point que certains confrères ont pris leur plume (toujours vendue aux plus offrants) pour répliquer.
Ainsi ils nous apprennent que, de source proche de la CAF (pas de la FEMAFOOT), seuls les 14 membres ont le droit de voter et que c'est ainsi que le Gabon a été désigné.
Ainsi, le président de la Femafoot est «victime» aujourd’hui d'une «cabale orchestrée par ses détracteurs» qui l'accusent injustement d'avoir voté pour le Gabon aux dépens de l'Algérie. Et que, en réalité, il n'a rien à voir dans ce dossier.
D’abord, il faut vraiment être naïf pour croire à la confidentialité d’un tel vote parce que tout le monde sait que, dans les heures qui suivent le scrutin, les pays concernés savent ceux qui ont voté pour ou contre eux. Et cela parce qu’il y a toujours une contrepartie à ce vote.
Aussi bien dans le milieu du football qu’ailleurs, aucun vote n’est aujourd’hui «gratuit», c’est-à-dire anodin. Chaque représentant vote en fonction des orientations allant dans le sens des intérêts de son organisation ou de son pays. Même si certains n’hésitent plus à favoriser des dividendes personnels.
Ceci dit, nous n’avons jamais écrit que le président de la Femafoot a directement voté ! Mais il avait le devoir et la mission d’orienter le vote de son représentant à la CAF dans le sens de l’enjeu d’une telle décision pour le pays. Et en tant que président de la fédération, il est le premier responsable de ce vote devant l’opinion nationale. Qu’a-t-il fait pour que le Malien, qui siège au sein du Comité exécutif (CE), puisse voter dans le sens des intérêts du pays, c’est-à-dire en faveur de l’Algérie ?
Et, ce que notre mercenaire de la plume ne dit pas, alors que tous les mordus du football le savent, ce que les membres du fameux Comité exécutif représentent aussi leurs pays à travers la Fédération. Et qu’en matière de vote pour désigner un pays organisateur, chaque membre du C.E reçoit les consignes de vote du pays à travers la fédération de football !
Et dans le cas du Mali, il avait été signifié au président de la Femafoot que le Malien doit voter pour l'Algérie ! Pourquoi le président n’a-t-il pas dit au ministre des Sports, qui l’a reçu avant son départ pour le Caire à la 37e Assemblée Générale de la CAF et en marge de laquelle a été attribuée la CAN 2017, qu’il n’avait aucune influence sur ce dernier, donc qu’il n’avait personnellement aucun pouvoir de décision en la matière ?
Et pourquoi lui et son homologue du Bénin sont particulièrement indexés par la Fédération algérienne de football (FAF) ainsi que le ministre des Sports de ce pays pour «trahison» ?
C’est que quelque part le Général a été approché et il a pris des engagements. Et pourquoi la Femafoot n’a jamais réagi aux accusations de la partie algérienne ? Est-ce que parce que les Algériens disent avoir toutes les preuves de leur «trahison» et qu’ils sont prêts à les produire ?
Nous aurions voulu que les «amis» du Général aient par exemple le courage de déclarer que c’est Amadou Diakité qui a voté contre l’Algérie, donc contre les intérêts du pays en violation des consignes de la Fédération. C’est ce que leur réaction est supposée faire comprendre à l’opinion nationale et internationale !
H.T
LISTE DES MEMBRES DU COMITE EXECUTIF DE LA CAF
Issa Hayatou (Cameroun),
Sukutu Patel (Seychelles),
Almamy Kabelé Camara (Guinée Conakry),
Amadou Diakité (Mali),
Adoum Djibrine (Tchad),
Mohamed Raouraoua (Algérie),
Magdi Shams El Din (Soudan),
Tarek Bouchamaoui (Tunisie),
Kalusha Bwalya (Zambie),
Kwesi Nyantakyi (Ghana),
Constant Omari Selemani (RDC),
Leodegar Tenga (Tanzanie),
Ahmad (Madagascar),
Anjorin Moucharafou (Bénin)