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© Autre presse par DR
Master Soumy Le rappeur malien Master Soumy |
«Je me couche mais ne je dors pas à cause de l’insécurité. Mohamed Cissé, le revendeur de pain est mort à cause de l’insécurité. Monsieur le policier, pardon, je ne suis pas jihadiste. Monsieur le garde, pardon, je ne suis pas un terroriste. Attentat, attentat, il y a attentat dans ma poche», c’est le premier refrain de cette chanson de Master Soumy, pour ne pas dire le single qu’il vient de réaliser : « Il y a attentat dans ma poche».
Ce single, produit par Galedou système, téléchargeable sur internet, a été distribué dans les maquis et boîtes de nuit gratuitement. Cette chanson est pleine de conseils, d’avertissements, mais aussi de dénonciations sur la mauvaise gestion de la question d’insécurité au Mali. Master Soumy porte un regard rétrospectif sur les différents événements qui se sont déroulés dans notre pays, du début de l’année 2015 à nos jours. Il critique surtout les faits et gestes des autorités actuelles. « Chaka, si tu es Charlie ; je suis Terrassi ; on est Konna, Nampala, Gao ; on est Diabaly.
Les Maliens meurent tous les jours et on ne dit rien, mais quand un Blanc meurt, notre président est en larmes. Si Dieu fait de toi un Malien, il faut attacher ton cœur avec des chaînes. Ce qu’on nous fait subir, même si on le faisait à une pierre, elle va respirer».
Et Master Soumy d’ajouter que «gérer un pays n’est pas une question de personne, ni d’ethnie, mais de justice, de confiance, de travail, de loyauté, d’honnêteté et de bon caractère». Pour lui, l’âme d’un Malien n’a aucune importance pour les autorités. «Le gardien de la prison centrale est mort pour rien ; les préfets de Kidal ont été égorgés ; la femme d’autrui a été violée pour rien. Wadoussène a fui ; on le cherchait aux postes de péage alors que le jihadiste, avec sa tête mal coiffée, était à l’ACI 2000 de Bamako. Il a été libéré sans jugement ; maintenant, c’est le Mnla qui fait son one man show : signe, signera pas l’accord d’Alger. Bienvenue dans la République du Mali d’abord où le pouvoir se fait ridiculiser par Kidal d’abord», clame Soumy.
Le refrain, avant le deuxième temps de la chanson, porte sur l’insécurité à Bamako, ses conséquences sur les activités nocturnes, la chasse aux voitures CH. «Les CH sont devenus la cible, alors que les jihadistes mènent les opérations avec des charrettes, pour ne pas dire à dos d’ânes. Les balles tombent sur des vendeurs de pain. Il n’est pas question de rappeurs, on doit tous porter des gilets pare-balles.
Il y a des jours, on dit qu’il n’y a pas de balles pour les armes, mais elles tombent sur les gens. Ils ont tué Mohamed Cissé pour refus d’obtempérer ; il a été éliminé. Pour nous faire calmer, on dit que l’enquête est en cours. Combien de vos enquêtes se sont plantées en cours de route ? Respectez-nous un peu, nous ne sommes pas des cancres. La bavure policière a fait couler beaucoup d’encre et de salive», souligne Soumy dans son single.
Pour lui, la police est le premier symbole de l’Etat, mais elle «fait trop de draps». Master Soumy pense qu’un gouvernement qui n’a pas pu gérer la délivrance des cartes d’identité et passeports, ne peut régler l’autosuffisance alimentaire.
«Tous les Maliens disent qu’ils se sont trompés en votant pour IBK. Est-ce qu’il n’y pas une autre façon de gérer en dehors d’Inch Allahou ? Nous avons besoin de sécurité, d’unité du pays, mais j’ai été déçu quand les gens ont abandonné la formation de Samanko. Moi, j’habite Sokorodji, je me couche sans pouvoir dormir, parce que pour être en sécurité, il faut être à Sébénicoro. L’insécurité a provoqué l’attentat à Bamako, l’irresponsabilité notoire a provoqué l’attentat, le pouvoir circule en jakarta», ajoute-t-il. C’est tout ce qui a poussé l’artiste à dire «qu’il y a attentat dans ma poche».
Le single en question est sorti le 27 avril 2015 sur internet et il suffit de le téléchargé, mais il est disponible partout. La chanson rend un hommage aux victimes des bavures policières et de la garde nationale. C’est pour dénoncer aussi les récents événements survenus au Mali, dus à l’insécurité.
Kassim TRAORE
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