Le président des ressortissants de Ménaka, le député Badjan Ag Hamatou, accompagné d’autres cadres de la localité, a rencontré la presse le 30 avril 2015 au Cicb. L’objectif était de donner la position de la population ménakoise au sujet de la reprise de la ville par les combattants de la Plateforme.
Après la libération de Ménaka du joug du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) par les combattants de la Plateforme, le lundi dernier, les ressortissants de la localité ont exprimé leur joie et raconté le calvaire que les populations ont vécu ces trois dernières années.
Dans son explication, Badjan Ag Hamatou dira que Ménaka, qui a toujours affiché son attachement à l’unité et à l’intégrité nationale, a été, depuis 1990, la première cible des rebelles du Mnla.
Comme pour dire que cette population leur était favorable alors qu’elle n’en est que la victime de ces rébellions, a-t-il affirmé. La preuve, argumente-t-il, avant le déclenchement de la présente rébellion, le cercle de Ménaka avait organisé une grande assemblée pour réaffirmer son attachement à la République du Mali. Cette rencontre a été suivie de l’attaque de la ville par le Mnla, le 17 janvier 2012. Une situation qui, non seulement porte un coup dur au développement de la zone, mais aussi traumatise les populations. «Malgré sa bravoure et son combat pour l’unité du Mali, à chaque belligérance, les habitants se sentent abandonnés à leur propre sort par l’Etat», a déploré le conférencier. Avant de poursuivre: «L’armée malienne n’a jamais suffisamment de moyens pour nous sécuriser.
Alors, nous étions obligés de le faire nous-mêmes. Ce sont les combattants de la Plateforme, composée majoritairement des enfants de Ménaka qui ont libéré Ménaka». Si le Gatia et d’autres groupes de la Plateforme n’étaient pas intervenus, précise-t-il, c’est la population désarmée qui, au prix de sa vie, avait décidé de chasser le Mnla. «Nous n’accepterons jamais la présence du Mnla chez nous, car il a fait subir à la population le traumatisme, l’humiliation et toutes sortes de bévues humaines. Nous saluons ce qui s’est passé à Ménaka», martèlera l’honorable Badjan Ag Hamatou.
Partant, il a rappelé qu’avant le départ du Mnla de la ville, personne ne se sentait en sécurité dans la zone, sauf ceux qui étaient dans les casernes. A savoir les membres du Mnla, de la Minusma et de l’armée cantonnée. Car, on pouvait tuer toute la population au nez et à la barbe de la Minusma, s’est plaint le conférencier. «Aujourd’hui, cette population s’est affranchie. La population est heureuse depuis quelques jours. Ceux qui ont récupéré la ville sont venus pour rétablir la paix, l’honneur et la dignité de chacun», s’exclamait l’élu à Ménaka.
Très amer contre le Mnla et la communauté internationale, il déclarera qu’il est temps que le Mnla qui n’a de respect pour personne arrête sa comédie, car trop c’est trop. «Il faut que la médiation internationale, notamment l’Algérie use de son influence pour amener le Mnla à signer l’accord de paix. A défaut, lui imposer la paix. En tout cas, il est grand temps que la communauté internationale intervienne avant qu’il ne soit trop tard», avisera-t-il.
Oumar KONATE