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Anasser Ag Rhissa : « Impossible que la CMA ne paraphe l’accord »
Publié le lundi 4 mai 2015  |  Le Pays
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© aBamako.com par DR
Dr Anasser Ag Rhissa, Expert TIC et Gouvernance




Refus de la CMA de parapher l’Accord de paix, les sanctions qui pourraient éventuellement viser ses membres, mise en application de l’accord sans le paraphe intégral… Expert en TIC et Gouvernance, connu pour ses analyses sur la situation au nord du Mali, Dr Anasser Ag Rhissa livre son point de vue sur ces questions qui reviennent en permanence depuis la rencontre à Alger du 15 avril dernier, où, encore une fois, la Coordination des Mouvements de l’Azawad a refusé de parapher le projet d’accord de paix.
Et si la CMA ne signait pas ?
Sachant qu’il n’y a pas d’autres alternatives car la coordination des mouvements de l’azawad a participé aux pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger du début à la fin, impossible que la CMA ne paraphe pasle projet d’accord d’Alger et ne signe pas l’accord définitif, le 15 mai 2015, comme toutes les parties prenantes.
Dans le cas contraire, elle serait indexée comme étant contre la paix et des sanctions pourront être prises.

Quelles sont les sanctions qui pourraient viser les membres de la CMA ?
Dans le cas extrême où elle prendrait trop de temps pour parapher et signer l’accord définitif, les sanctions qui pourraient viser les membres de la CMA sont principalement des sanctions que lui infligerait l’ONU et d’autres pays tels que les Etats Unis.

On parle des sanctions telles que l’interdiction de voyager, le gel des fonds appartenant à ses membres, l’isolement de la CMA ou de celui ou de ceux de ses groupes qui n’auront pas signé et une surveillance accrue des membres de la CMA et de ses activités.

Les sanctions sont-elles une solution ?
Non, les sanctions ne sont pas une solution efficace car comme ils étaient au courant des potentielles sanctions qui les visent, certains des membres de la CMA pourront transférer leurs avoirs dans des comptes des parents ou des tiers ou enlever leurs avoirs des banques.

L’interdiction de voyager peut être aussi sans grand effet s’ils récupèrent leurs avoirs.

Ces sanctions permettent quand même d’attirer l’attention des intéressés sur l’importance de ces actes (paraphe et signature) historiques et leur répercussion sur la paix et la sécurité du Mali, dans la sous-région et au niveau international.

Sans un paraphe intégral, à quelles conditions l’accord pourrait être mis en œuvre, appliqué ?
Le Mali et les parties prenantes, qui auront signé l’accord le 15 mai 2015, devront le mettre en œuvre, avec toutes les forces vives de la nation, dès signature. Il faut, pour ce faire, que :

· un comité national, avec des ramifications régionales, d’adhésion et de mise en œuvre de l’accord se mette en place.
· le gouvernement soit remanié pour intégrer les forces vives de la nation et des membres des parties prenantes qui ont signé l’accord définitif.
· le retour des réfugiés soit organisé et soit effectif.
· les activités et la vie économique redémarrent à travers des mesures incitatives.
· le niveau de sécurité partout au Mali soit relevé à travers le déploiement des forces de défense et sécurité du Mali appuyées par la MINUSMA et Barkhane, si possible, partout, en actionnant le MOC (Mécanisme Opérationnel de Commandement) comme indiqué dans le projet d’accord et en démarrant les patrouilles mixtes partout dès la signature de l’accord.
· les portes soient ouvertes à tout moment à la CMA ou celui ou ceux de ses groupes qui n’auront pas signé pour parapher et signer l’accord mais, avant cela, il faut que la CMA ou celui ou ceux de ses groupes qui n’auront pas signé soient isolés, ses membres soient surveillés et leurs actes contrôlés.
Propos recueillis par Boubacar Sangaré

Source: Le Pays
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