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A la loupe : Ménaka : armée portée disparue
Publié le lundi 4 mai 2015  |  L’Indicateur Renouveau
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© aBamako.com par A S
Sortie de la Promotion du Groupement tactique interarmes "Debo"
Sortie de la Promotion du Groupement tactique interarmes "Debo" le 22 Août 2014 à Koulikoro




Lundi dernier, les éléments du Groupe d’autodéfense des Touareg Imghad et alliés (Gatia), pendant qu’ils étaient en train de sensibiliser les populations sur la nécessité de faire signer par toutes les parties le projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, sont attaqués par des combattants rebelles terroristes à une quinzaine de kilomètres de Ménaka. Ils se défendent, résistent et contre-attaquent. Une contre-offensive payante puisqu’elle leur permettra de chasser de Ménaka les rebelles terroristes qui y avaient pris leurs quartiers depuis mai 2014.
La nouvelle de cette victoire du Gatia n’a pas tardé à faire le tour du monde. Ses alliés de la plateforme des mouvements populaires de résistance ne tarderont pas non plus à rallier cette localité située à environs 300 Km au Nord-est de Gao. Cet empressement répondait à certaines informations, largement répandues par les organes traditionnels de communication des rebelles touareg, selon lesquelles la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) aurait rameuté ses hordes de tueurs pour tenter de reprendre le contrôle de Ménaka.
La CMA n’en fera rien. Avait-elle eu peur que les forces armées maliennes, cantonnées dans le camp des casques bleus depuis leur débâcle de mai 2014, osent enfin sortir la tête pour engager le combat ou défendre l’intégrité territoriale de leur pays ? La CMA pouvait en effet craindre le réveil de l’armée malienne. Parce qu’à Ménaka, les populations se sont manifestées pour non seulement saluer leur libération mais aussi pour réclamer le retour de leur armée en ville pour les protéger. Parce qu’à Bamako, les ressortissants et sympathisants du Nord ont organisé conférence de presse, marche pacifique et meeting populaire pour demander le redéploiement de l’armée et de l’administration dans leurs régions.
Les messages étaient clairs : ils ne veulent pas de Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et consorts chez eux, ils préfèrent de loin les forces armées loyalistes parce qu’ils ont assez souffert de l’occupation, d’abord par les jihadistes-terroristes, ensuite par les rebelles-terroristes.
Passivité
Mais l’administration, comme le veulent les populations du nord, ne peut se redéployer dans cette zone sans couverture sécuritaire suffisante. La présence de la Minusma et de l’opération Barkhane est loin d’être une garantie. Les forces onusiennes et françaises, en effet, ne sortent de leur passivité que pour tenter de désarmer les mouvements d’autodéfense vulgairement qualifiés par elles de milices progouvernementales.
L’administration n’a pas oublié non plus que c’est devant la Minusma et Serval que ses cadres ont été froidement exécutés à Kidal il y a près d’un an, la mission onusienne n’ayant jamais protégé efficacement les civils conformément à sa mission principale. Hier, comme pour la forcer à les protéger et pousser le contingent malien à se battre enfin, les populations de Ménaka ont remis à la Minusma une revendication sans ambigüité : elle fait ce qu’elles attendent d’elle ou elle vide les lieux.
Mais le départ forcé de la force onusienne, qui ne peut changer la nature de son mandat sans des instructions de New York, va-t-il pousser les militaires maliens à prendre les armes pour se défendre et protéger les populations civiles comme viennent de le faire des mouvements civils ? Rien n’est moins sûr. Si l’armée se fait toujours désirer sur le terrain, c’est parce que sa hiérarchie attend toujours l’ordre politique. Or, les autorités politiques se sentent obligées de se conformer aux accords signés, lesquels exigent le respect du cessez-le-feu et des positions militaires.
Les hordes de la CMA, loin de leurs positions de cantonnement, massacrent des gardes à Goundam et à Léré, attaquent et terrorisent les habitants de Diré et de Bintagoungou, traumatisent l’ensemble des populations résidant dans le nord, hypothèquent le retour de la paix et du développement. Cela, les autorités semblent ne pas s’en soucier outre mesure.
A moins que ces autorités politiques n’aient de sérieux doutes sur les capacités fonctionnelles et opérationnelles des forces armées maliennes, malgré les nombreuses sessions de formation qu’elles ont reçues grâce à la coopération militaire avec l’Union européenne. Les responsables de Ménaka ont les mêmes doutes quand ils affirment avoir été obligés de se sécuriser eux-mêmes par le Gatia, l’armée malienne n’ayant jamais les moyens suffisants de le faire.
Toutefois, de récents faits pourraient être opposés à ces doutes. A Léré et à Diré, en effet, les militaires maliens ont pu repousser des assaillants rebelles terroristes et reprendre le contrôle des lieux. Et ils l’ont fait sans renforts.
Cependant, il y a cette question : est-ce l’armée malienne qui est montée en puissance ou c’est plutôt les rebelles terroristes qui sont en déconfiture ?
Cheick TANDINA
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