A l’instar des autres pays du monde, le Mali a célébré vendredi dernier au Boulevard de l’Indépendance la journée du 1er Mai qui est consacrée comme Journée Internationale du Travail.
Cette journée était présidée par la Ministre du Travail, de la Fonction publique, de la réforme de l’Etat, chargé des relations avec les Institutions, Mme Diarra Raki Talla, en présence du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Me Mountaga Tall et du Ministre de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et de la Reconstruction du nord, Hamadoun Konaté, du Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé et de l’ex- Secrétaire Général de l’UNTM, Siaka Diakité.
Le Secrétaire Général de l’UNTM a, d’abord, fait un bref récit historique de cette journée du 1er mai. « Hier, les événements à Paris, en 1876, quand le Congrès des associations ouvrières a réclamé la journée de 8 heures de travail pour les femmes, pour leur épanouissement, leur promotion, la bataille était déjà engagée. A Chicago, quand les syndicats ouvriers d’Amérique du Nord, en 1884, décidaient qu’à partir de 1886, le 1er Mai sera une journée de manifestation pour les 8 heures. A Paris, de nouveau en 1890 quand le jour d’une manifestation internationale en faveur de la réduction des heures de travail à 8 heures a été fixé au 1er mai » a martelé l’orateur.
Le Secrétaire Général de l’UNTM soulignera que pour les colonisés, 1876-1884-1886-1890 étaient des rudes années d’exploitation, de brimades, d’esclavage sur les chantiers. Au Mali, le 1er mai, pour la première fois, c’était en 1946 quand fut reconnue, contre vents et marées, tempêtes de sable, notre contribution à la libération de la patrie du joug du colonisateur…
Selon Yacouba Katilé, les 8 heures désignent aujourd’hui plusieurs choses dans la vie des travailleurs, notamment des augmentations de salaires indexés sur le coût de la vie et des niveaux d’initiation, la lutte contre le chômage, la condamnation du sous-emploi, le manque d’emploi, les droits à la retraite avec des pensions compensatrices des rudes efforts consentis pour le pays. Elles désignent également les droits pour les familles de vivre heureuses, les droits politiques pour tous, riches et pauvres : démocratie, liberté, justice sociale.
L’UNTM, dira t-il, reconnait que les négociations en 2014 ont abouti à l’augmentation programmée de la faveur du point indiciaire déjà à compter de fin juillet 2015, de la réduction de l’ITS dont la date d’effet est juillet 2015, l’augmentation des allocations familiales avec un accent particulier sur l’enfance handicapée, l’augmentation du SMIG qui connaitra une hausse de 40%. S’y ajoutent les coûts de l’énergie, la sauvegarde de terrains d’expérimentation à l’IER, la relance des postes, la prise en charge des compressés des entreprises, a souligné Yacouba Katilé.
Adama Bamba
1er mai 2015 : la CSTM, la CMT, et la CDTM en rangs serrés
A l’instar de la communauté internationale, trois grandes organisations de syndicat de travail au Mali se sont donné la main pour célébrer le 1er Mai ; journée dédiée à la fête du travail depuis l’instauration de la journée de 8 heures de travail en 1886. Il s’agit de la Confédération des Travailleurs du Mali (CSTM) de Ousmane Amion Guindo ; de la Confédération Malienne du Travail (CMT) de Mme Kamaté Kadiatou Touré ; de la Confédération démocratique des travailleurs du Mali (CDMT) de Mme Sidibé Dédeou. La cérémonie s’est déroulée à la gare des sotramas communément appelée « rail da » située entre l’Assemblée Nationale et le monument en souvenir de Palestine.
Cette commémoration était placée sous la présidence du ministre de la Justice, Mamadou Diarra, en compagnie de deux de ses homologues, Me Mamadou Gaoussou Diarra de la Promotion de l’investissement et du secteur Privé ; de Mme Diarra Raki Talla, du Travail et de la Fonction Publique. Étaient aussi présents à cette cérémonie le président du Conseil National du Patronat du Mali, Mamadou Sidibé, le représentant du Maire de la commune II du District de Bamako, le représentant des chefs de quartier, les membres des cabinets ministériels, les chefs de services centraux et beaucoup d’autres personnalités. Deux temps forts ont marqué cette journée, à savoir le défilé des travailleurs et les interventions des officiels.
Tout d’abord, le représentant du Maire et celui des chefs de quartier ont souhaité la bienvenue aux participants avant de livrer leurs impressions sur l’événement du jour et de souhaiter un bon retour à tous à la maison à la fin de la cérémonie. Nous avons assisté à un défilé aux couleurs de la fête d’une quarantaine d’organisations de travail de toutes les catégories socioprofessionnelles, en deux temps, des trois centrales syndicales.
Le premier passage a vu défiler les travailleurs portant des banderoles et les slogans de leurs revendications sous les notes musicales de la fanfare de la Garde Nationale. Ce fut ensuite le tour à un long cortège de tricycles moteurs, de taxis, de sotramas, des dourounis, des cars, de camions-bennes et de gros porteurs sous la musique de la fanfare de la commune II.
Le moment le plus attendu de la journée a commencé avec l’intervention du président de la CSTM, Ousmane Amion Guindo. L’orateur a, d’abord, fait un rappel historique de la lutte pour les droits des travailleurs, en rendant un vibrant hommage à toutes les victimes de cette lutte pour l’émancipation des travailleurs. Il a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en leur mémoire. Pour Amion, l’union des trois syndicats pour cette commémoration est le symbole de leur grande ambition d’aller à une plate-forme commune afin qu’ils puissent échanger, débattre et mener, si possible, des actions communes à relever.
Le président Guindo, a ensuite, détaillé les doléances de 2014 en cours dont 21 points ont fait objet d’accord avec le gouvernement. Les points de désaccord seront parties intégrante du cahier de doléances 2015 qui sera déposé tout juste après la fête du 1er mai. Le patron de la CSTM a terminé son allocution par une analyse critique de la situation du pays avant de donner la position du groupe par rapport à l’accord d’Alger.
La CSTM, tout en ayant conscience que personne ne détient le monopole de la vérité estime que cet accord est très dangereux pour notre pays. « Nous souhaitons n’avoir pas raison, mais nous constatons avec inquiétude la répétition des faits », a-t-il martelé. Le Ministre de la Justice, Mamadou Diarra, dans son intervention, a laissé entendre qu’Amion, dans son analyse, a été sévère dans la mesure où le responsable syndical va à contre-courant de l’opinion nationale qui trouve l’accord globalement bon.
Mohamed N. Kéïta (Stagiaire)