La violence et les hostilités sont de retour dans le Nord du Mali. Depuis quelques jours, plusieurs émeutes ont été enregistrées dans la région. Cette situation a poussé quelques observateurs à parler « d’un échec de la diplomatie algérienne ». Selon eux, les accords d’Alger qui ont eu lieu le 19 février 2015 entre le gouvernement malien et les représentants des Touaregs, n’ont pas pu restaurer la paix. De son côté, la mission des Nations-Unies au Mali (Minusma), a rappelé, dans un communiqué, « la nécessité de respecter les accords de cessez-le-feu ».
Contacté par TSA, Abdelaziz Rahabi, ancien diplomate, analyse la situation. « Les accords d’Alger représentent une plateforme sérieuse et solide pour mettre en place toute les conditions d’une paix et d’une coexistence pacifique pour toutes les communautés maliennes. Pour ceux qui disent que le retour des hostilités dans la région pourra être considéré comme un échec de la diplomatie algérienne, je leurs dis que c’est le contraire. Ce qui se passe au Nord du Mali rend plus actuel la nécessité de signer cet accord et de le mettre en application ».
L’union doit être réelle autour du processus entamé, soutient M. Rahabi. « Le processus doit être soutenu par tous les intervenants dans la région, notamment les Occidentaux. Il faut qu’il y ait un soutien franc, concret et déclaré. La France et les pays voisins du Mali (le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie) doivent s’impliquer directement ».
L’ancien diplomate a expliqué son étonnement devant le fait que l’Azawad ait refusé de signer l’accord d’Alger. « Concernant ces accords qui n’ont pas été signés par l’Azawad, je pense qu’il y a des parties au Mali qui ne sont pas favorables à un processus de paix consensuel comme celui d’Alger, car tout indiquait que l’Azawad allait se joindre à cette plateforme. Maintenant, à mon avis, il faut voir à qui profite le crime ».
D’autre part, la crise malienne ne sera résolue qu’après la mise en place de plusieurs mesures, notamment en ce qui concerne le système administratif du pays, selon M. Rehabi. « Afin de restaurer la stabilité dans cette région, le Mali a besoin de revoir son organisation administrative et donner plus de pouvoir aux régions. Il faut décentraliser comme nous l’avons fait pendant la fin des années 1970. Le Mali comme l’Algérie a hérité d’un système administratif colonial centralisé, qui ne tient pas compte des spécificités de chaque société. Ce point (la révision du système administratif) est très important pour la résolution de la crise malienne », souligne-t-il.
Par Imen Misraoui @imenmisraoui1
Source: TSA-Algérie