Les femmes Battues à Bamako et environnants sont de plus en plus nombreuses à rompre le silence. 205 d’entre-elles ont été accueillies en 2013 par l’ONG « Femmes Battues », 247 en 2014 et 178 du 1er Janvier au 27 Avril 2015. Les raisons de ces violences, nous indique-t-on, sont d’ordre économique.
Les femmes traumatiséesSelon le coordinateur de l’ONG «Femmes Battues», les causes de ces violences sont, dans la plupart des cas, dues aux conditions économiques: «La plupart des femmes qui viennent nous voir vivent dans des familles aux faibles revenus. » Dans la plupart des cas, nous explique-t-il, monsieur est le seul financier, parfois il en a marre qu’on lui en demande toujours », chose, selon Yaya Karembé, qui est à l’origine des disputes conjugales et aux coups.
Dans d’autres cas, a indiqué le responsable de l’ONG « Femmes Battues », monsieur se plaint de la conduite de madame, surtout quand celle-ci se veut autoritaire en ses lieu et place.
Loin des femmes mariées, celles qui vivent en copinage subissent le même sort. Les professionnelles du sexe aussi. Selon une enquête récemment effectuée dans les commissariats de Bamako par l’ONG « Femmes Battues », on dénombrait qu’en 2005 un cumul de 575 femmes battues à sang se sont présentées dans les commissariats. Dans ce lot comptaient 375 étaient mariées, 160 célibataires et 40 professionnelles du sexe ! En 2009, et selon les données de la même enquête, on comptait 1002 femmes battues dont 602 mariées, 270 célibataires et 130 professionnelles du sexe !
Cette liste est loin d’être close puisqu’il y a bon nombre d’entre elles qui n’ont pas accès aux soins de l’ONG et d’autres, par contre, préfèrent garder le silence pour le respect du foyer conjugal.
Et s’il y a des femmes qui se plaignent de cette situation, d’autres la trouvent légitime. Par exemple au Zimbabwe, selon les résultats d’une enquête menée dans ce pays sur la question, plus de 50% des femmes battues pensent que c’est normal. Ces femmes pensent en effet qu’il est légitime qu’elles subissent des violences de la part de leur mari ou de leur compagnon, et cela dans trois situations précises : Lorsqu’elles se disputent avec eux, lorsque ces derniers estiment que leurs femmes négligent l’éducation des enfants, et lorsqu’ils apprennent qu’elles se sont absentées du domicile sans les en informer. Et d’aucunes diront que l’on se sent plus aimer dans ce genre de violences.
Et les hommes battus ?
Si les femmes se plaignent encore comme seules victimes de violences conjugales, le cas des hommes battus ou maltraités est moins exceptionnel qu’on pourrait le croire. Oui, à l’image de ces femmes qui se plaignent des violences conjugales, il y a aussi des hommes qui en souffrent. On en discute moins parce que ces hommes n’en parlent pas soit par honte ou par culpabilité.
Même si le phénomène reste encore dissimulé chez nous au Mali, sous d’autres cieux les hommes battus commencent à sortir de leur silence. Dans la plupart de ces foyers, il parait que c’est madame qui prend le dessus sur tous les plans et monsieur ne fait que s’en remettre. Là aussi, les raisons d’ordre économique sont évoquées.
Djibi Karim
Humanitaire
L’ONG « femmes Battues » donne le sourire à 160 familles démunies
Vendredi 1er Mai à son siège au quartier Hamdallaye en C IV du district de Bamako, l’ONG « femmes Battues » a fait don de vivres à des familles démunies. Au total 160 récipiendaires ont bénéficié de cette largesse.
Chaque récipiendaire avait dans son panier un sac de 50 KG de riz, de maïs, de mil et de sucre. A cela s’ajoutent un carton de sucre de 24 morceaux, un sac de macaroni de 25 KG et un sac de sel de 25 Kg. Le coût total des dons s’élève à 14.720.000 FCFA. Les bénéficiaires ont été recensés dans les six communes du district, dans les localités de la commune de Mandé, de Kati-ville et du camp de Kati.
Selon le coordinateur de l’ONG, Yaya Karembé , ce geste, à la fois humanitaire, se veut un moyen de sensibilisation au respect de la gente féminine. Une manière pour son ONG, a-t-il expliqué, de soutenir les familles aux revenus faibles.
La cérémonie de remise s’est déroulée en présence des notabilités du quartier de Hamdallaye et des élus locaux. Ils ont tous salué l’initiative. La cérémonie de remise a été suivie par une séance de consultation gratuite avec donation de médicaments. Il y a eu lieu un déjeuner de solidarité avec les femmes démunies.
L’association « FEMMES BATTUES » en question
Créée le 22 avril 2010, L’Association Femmes Battues (A.F.B) est une ONG à but non lucratif qui œuvre pour la défense, la protection et la prise en charge des femmes battues. Son action, nous précise-t-on, est fondée sur les textes nationaux, régionaux et les instruments juridiques internationaux relatifs aux violences faites aux femmes.
L’Association Femmes Battues a pour but d’accueillir les femmes battues (célibataires, mariées, veuves…), AFP les écoutent afin d’organiser leur prise en char6555ge (médicale, psychique, psychologique, socio-économique, juridique et judiciaire…). A l’AFB, l’on sensibilise, éduque et conseille les couples sur les conséquences des violences sur les ménages, les familles, les enfants, la société.
A la date d’aujourd’hui l’AFB a 68 dossiers judiciaires relatifs à la question des femmes battues au titre de la période du 1er janvier au 27 Avril 2015. 96 dossiers ont été traités en 2014, 87 dossiers ont été traités en 2013
Djibi Karim
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