Après son intervention sur une chaine privée mauritanienne, le samedi 2 mai dernier, le leader du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MPSA) – Mouvement de la Plateforme Républicaine – Boubacar Ould Sidigh, fait depuis l’objet de plusieurs menaces de mort. Apparemment, les séparatistes ne lui pardonnent pas les propos très durs qu’il a tenus contre eux.
Ainsi, selon Ould Sidigh, l’avantage de l’accord issu des pourparlers d’Alger, c’est qu’il a le mérite de ramener tous les protagonistes à travailler ensemble pour surmonter les problèmes. S’agissant du refus de la CMA de parapher l’accord, il a indiqué que les séparatistes ont pourtant signé l’accord préliminaire de Ouaga, le 18 juin 2013, dans lequel ils reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali, sa Constitution et le caractère laïc et républicain de l’Etat. Donc, pour lui, l’Azawad est malien et ne peut être séparé de ce pays.
Sur les sanctions qui pourraient être infligées aux séparatistes en cas de persistance de leur refus d’adhérer à l’accord obtenu à Alger, il a précisé que les interdictions de voyage, le gel des avoirs des dirigeants de la CMA, ne peuvent produire les effets escomptés que si la population de cette partie du territoire est impliquée.
Il a affirmé que la plus grande sanction, c’est celle qui peut venir de la population, car c’est elle qui a le plus souffert des exactions et autres pillages commis récemment par les séparatistes à Léré, Goundam, Bintagoungou et Diré, dans la région de Tombouctou. Il a balayé d’un revers de la main la thèse de légitime défense évoquée par les séparatistes pour justifier ces attaques. Pour lui, si ces derniers ont été attaqués et chassés de Ménaka, c’est là où ils doivent régler leur problème et non dans la région de Tombouctou où ils ont terrorisé la population de ces localités.
Ould Sidigh estime, par ailleurs, que la reprise des hostilités par la CMA peut produire un réel embrasement de la situation dont elle ne mesure pas les conséquences.
Depuis qu’il a tenu ces propos, le leader du MPSA fait l’objet de plusieurs menaces de mort. Il a indiqué que des personnes anonymes l’appellent sur ses téléphones pour lui proférer des menaces d’attenter à sa vie. Même s’il dit ne pas les craindre, il les prend néanmoins très au sérieux. Il a toutefois rappelé que sa détermination pour le retour de la paix au nord du Mali n’a pas été entamée par cette situation et qu’il continuera à se battre pour cette cause.
Massiré Diop