Des propos de Romano Prodi, envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Sahel, soutenant qu’une action militaire au nord du Mali « n’est possible qu’à partir de septembre 2013 » ont été relativisés par le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, lors d’un entretien enregistré à Paris et diffusé mercredi à la mi-journée par la télévision malienne.
Au cours d'un point de presse conjoint à Rabat, avec le ministre marocain des Affaires étrangères Saad Eddine El Otmani, l'envoyé spécial onusien avait affirmé qu'une intervention internationale au Mali n'était possible « qu'à partir de septembre 2013, et dans une moindre mesure, dans six mois ».
Ces propos « ne reflètent aucunement les vues de la France, ni celles du Mali », a rétorqué le Premier ministre malien à la suite d'un entretien qu'il venait d'avoir mardi, au Quai d'Orsay à Paris, avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Selon Cheick Modibo Diarra, les affirmations de Romano Prodi sont d'autant plus à relativiser que des pays africains, comme le Nigeria, se sont dits prêts à mettre « toute leur armée » au service du recouvrement de l'intégrité territoriale du Mali.
Le Premier ministre malien n'a, pour sa part, pas donné d'indication précise sur le début d'une éventuelle intervention internationale contre les groupes islamistes armés qui occupent depuis huit mois trois régions nord du Mali.
Mais il a invité les médias à se garder de « conclusions » hâtives, soulignant que l'ancien président du Conseil des ministres italiens avait également été l'auteur de déclarations pour le moins surprenantes selon lesquelles les Touaregs constituaient une « minorité marginalisée » au Mali.
Par ailleurs, Cheick Modibo Diarra s'est exprimé sur les raisons de sa visite à Paris, excluant en cela tout lien entre son séjour et la présence, au même moment dans la capitale française, d'une délégation d'indépendantistes touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
Il a plutôt situé sa visite dans le cadre d'une tournée visant à obtenir la poursuite de l'appui de tous les partenaires pour une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies en vue du déploiement d'une force internationale contre les groupes armés du nord Mali.
« C'est dans ce contexte que je suis venu rendre visite aux amis, en France ici, et nous en avons profité évidemment pour toucher à tous les points de l'actualité », y compris l'enlèvement du Français Alberto Rodriguez Léal, », a-t-il déclaré.