FASO - OUAGADOUGOU -Le tribunal militaire de Ouagadougou a connu une affluence des grands jours le 27 novembre 2012. La raison : d’anciens militaires devaient se présenter à la barre pour d’actes qu’ils ont posés avec des armes issues des magasins de l’armée burkinabè. Elles ont été utilisées pour commettre des attaques à main armée et de ce fait, 5 militaires iront en prison pour au moins cinq ans ferme.
Une grande foule a pris d’assaut la salle d’audience du tribunal militaire de Ouagadougou. Pour elle, les mutins de 2011 seront jugés. Au finish, il n’en sera nullement question. L’audience avait inscrit à l’ordre du jour, le jugement de cinq militaires accusés de vol qualifié, d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes et de munitions de guerre de complicité de vol qualifié. Selon le commissaire du gouvernement, Sita Sangaré, les inculpés ont pillé des armes dans les magasins de l’armée et les ont utilisé pour commettre leurs actes.
Ce sont Hamidou Boro, Francis Sawadogo, Abdoul Kader Sankara et Zoumoukou Somda et Saïdou Zerbo.
A l’exception du dernier Saïdou Zerbo qui a le grade de caporal, les 4 autres sont des soldats de première classe.
A leur appel à la barre, 4 ont répondu présents, le cinquième étant en fuite. Les quatre ont reconnu avoir posé des actes mais le mode opératoire a changé ainsi que la composition de leur groupe puisqu’au nombre de 5, ils n’ont jamais opéré à ce nombre-là. L’un d’eux, estime ne pas comprendre ce qui lui arrive. Francis Sawadogo, son nom, a fait comprendre devant le tribunal que « c’est le diable qui a pris possession d’eux.» Cela n’empêchera pas le juge Dofini Warayo, de les condamner tous à des peines d’emprisonnement. Abdoul Kader Sankara écope de 6 ans d’emprisonnement ferme, 5 pour Hamidou Boro, 5 avec sursis pour Francis Sawadogo, 6 avec sursis pour Zoumoukou Somda. Saïdou Zerbo a été condamné par défaut à 10 ans d’emprisonnement ferme et un mandat d’arrêt a été lancé contre lui .
Les faits remontent donc à 2011 où les militaires avaient mutiné, pillé, saccagé, volé, violé aussi bien dans la population civile que dans le cercle des gradés de l’armée.
La surprise des Ouagalais n’a donc pas tardé à se dissiper quand ils se sont rendus compte qu’il ne s’agissait pas des faits de mutinerie qui avait conduit les militaires en question à la barre du tribunal militaire.
Il convient de noter que bien avant que le procès ne commence, les conseils de la défense ont tenté de faire comprendre que le tribunal militaire n’est pas compétent pour connaître de l’affaire. En effet, pour les conseils, leurs clients sont des militaires radiés qui ont commis des actes certes répréhensibles pendant qu’ils n’étaient plus des militaires. De ce fait, ils ne devront être entendus que par un tribunal de droit commun. Cette question a amené le commissaire du gouvernement, Sita Sangaré à sortir pas mal d’arguments pour dire en somme qu’un militaire radié est « en réserve » de l’armée et de ce fait, il peut être entendu par le tribunal militaire. Cet incident présage déjà ce que sera le grand procès des militaires radiés en 2011 pour cause de mutinerie. Selon des sources proches de la justice, ces procès connaîtront leur épilogue au cours du premier trimestre de l’année 2013.