Le ministre des Maliens de l’extérieur, Dr. Abdrahamane Sylla, promet d’engager une lutte sans merci contre les réseaux de passeurs. L’information a révélée lundi dernier au CICB à la faveur d’une conférence de presse. C’était en présence des ministres de l’Emploi, de la Formation professionnelle, Mahamane Baby, et celui de la Justice, garde des Sceaux, Mahamadou Diarra, de l’ex-ministre des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, et d’honorables députés, etc.
Pour mieux informer l’opinion nationale et internationale sur le drame survenu en Méditerranée pour lequel notre pays a payé un lourd tribut, le ministre des Maliens de l’extérieur, Dr. Abdrahamane Sylla, a rencontré la presse lundi dernier pour partager avec elle cette information.
Le ministre Sylla a expliqué que dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, la Méditerranée a connu son plus grand drame de l’histoire avec la mort de près de 800 personnes par noyades. Notre pays malheureusement n’échappe à cette triste réalité.
Selon Dr. Sylla, après avoir procédé au recoupement des informations pertinentes recueillies à différentes sources, dont les missions diplomatiques et consulaires du Mali en Italie et en Libye, les conseils de base des Maliens, les élus locaux des zones de départ, les rescapés, les parents des victimes ainsi que le parquet de Catane en Sicile (Italie), il se confirme la présence de nombreux Maliens parmi les victimes.
A en croire le ministre Sylla, leur nombre s’élève à 184 personnes noyées à ce jour tous ressortissants dans la région de Kayes. Il s’agit de 105 pour le cercle de Bafoulabé, 51 pour le cercle de Kayes, 25 pour le cercle de Diéma, 2 pour le cercle de Kita et 1 pour le cercle de Nioro du Sahel. Ils sont 14 Maliens sur 26 rescapés, a-t-il indiqué.
En vue de faire face à cette triste réalité, le département des Maliens de l’extérieur a d’abord mis en place des mesures d’urgences. Il s’agit de l’envoi d’une délégation en Italie pour rencontrer les rescapés, les autorités italiennes et les organismes humanitaires ; le déplacement du ministre accompagné d’une délégation dans les localités d’origine des victimes ; la multiplication des interventions dans les médias pour informer les citoyens ; l’intensification de la campagne de sensibilisation sur les risques et dangers de la migration irrégulière ; l’accueil des parents de certaines victimes, l’information continue du gouvernement pour rendre compte de l’évolution de la situation, etc.
Le ministre Sylla a aussi révélé que parallèlement aux drames de la Méditerranée, les autorités équato-guinéennes procèdent à des expulsions massives d’étrangers dont 175 de nos compatriotes dans l’inobservation totale des conventions internationales en matière de protection des migrants depuis 3 mois.
Et selon notre ambassade en Guinée équatoriale, a poursuivi le ministre, il reste encore 125 détenus en attente de leur expulsion et 40 autres au Cameroun sans oublier des exactions faites contre les migrants en Afrique du Sud, en Angola, en Libye et des manifestations anti-migrations dans certains pays européens.
Il faut noter que pour faire aux enjeux migratoires, le ministère des Maliens de l’extérieur, avec l’appui de ses partenaires, a élaboré un document de politique pour une meilleure gouvernance des migrations. Il s’agit d’un projet de 120 milliards F CFA qui a été adoptée en conseil des ministres le 3 septembre 2014.
Le projet de création de 5000 emplois directs en plus des infrastructures de production et transformation dans les localités de départ, des projets de réinsertion socio-économique à l’endroit des Maliens de retour volontaires ou forcés sont également initiés.
En outre le gouvernement, dans le cadre de l’application de la loi n°2012-023 du 12 juillet 2012, relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées, a décidé d’engager une lutte sans merci contre les réseaux des passeurs.
Aussi face à l’ampleur de la situation, le ministre des Maliens de l’extérieur, Dr. Abdrahamane Sylla a-t-il lancé un appel solennel à tous nos compatriotes, aux parents qui autorisent et financent les départs, aux jeunes qui mettent leur vie en danger, aux intermédiaires, aux passeurs ou trafiquants humains, de complètement renoncer à cette pratique odieuse.
Ben Dao
Source: L'Indicateur du Renouveau