C’est aux environs de 4 heures du matin que les assaillants sont entrés dans la charmante ville de « Goundawellé », ce mercredi 29 avril. A bord de deux véhicules 4X4, ils se rendent au domicile du chef de peloton de la Garde nationale, parti à la mosquée.
A son retour, il les croise devant sa porte. Sous la menace de leurs armes, les assaillants l’obligent à rentrer chez lui. Avant de l’abattre de plusieurs balles. A bout portant. Arrivé de Sévaré, la veille, son fils appelle au secours. Il est, à son tour, abattu. Froidement.
Alerté par les coups de feu, l’adjoint du chef de peloton, tente de voler au secours de son chef, l’arme à la main. Il n’aura pas l’occasion de tirer le moindre coup de feu. Une rafale de mitraillette le réduit au silence. Pour de bon.
Les assaillants auront passé près de 3 heures dans la ville, en tirant des coups de feu en l’air pour terroriser les populations. Sans rencontrer la moindre résistance. Logés au service de l’hydraulique, derrière le fleuve, les militaires maliens n’ont pas bougé le petit doigt. Leurs compagnons d’armes de la Minusma, aussi.
Il a fallu attendre le départ des assaillants pour voir les soldats maliens et les troupes de la Minusma se pavaner dans les rues de la ville. C’est ainsi que les gendarmes ont transporté les corps des trois victimes à la morgue.
Selon des témoins sur place, les assaillants étaient bien renseignés sur les déplacements du chef de peloton. Ou, à tout le moins, des heures propices à telles attaques.
Le hic qui fait tilt, c’est qu’une patrouille n’est organisée, la nuit à Goundam, pour mettre les populations à l’abri de la terreur. Alors question : à quoi servent les troupes de la Minusma à Goundam et, partant, dans tout le nord du Mali ?
Bien malin qui pourrait y répondre !
Oumar Babi