Notre objectif, dans cette affaire, n’est pas de jeter l’opprobre sur qui que ce soit, ni de porter atteinte à l’honneur et à la considération de qui que ce soit ; mais de susciter le débat autour d’un sujet, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Et, du coup, clore le chapitre de ces fameux billets d’avion. Qui empoisonne l’atmosphère. Tant au sein de la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT), des joueurs, des supporters que de la population, dégoûtée par les querelles de chiffonniers auxquelles elle assiste. Quotidiennement.
Le canard déchaîné ne roule pour personne. Ni pour Boukary Sidibé, dit « Kolon », ni pour Boubacar Baba Diarra, respectivement, vice-président et président de la FEMAFOOT. Nous ne connaissons ni l’un, ni l’autre. Nous ne leur avons jamais adressé le moindre salamalec. Nous n’avons jamais mis les pieds à la FEMAFOOT, ni dans aucun stade de Bamako. C’est dire que nous pouvons, peut-être, nous tromper. Mais de bonne foi.
Kolon induit en erreur par ses laudateurs
La plainte, introduite au tribunal de première instance de la commune III contre notre journal pour « diffamation et complicité de diffamation » n’émane pas de « Kolon ». Mais de ses laudateurs, dont nous tairons les noms. Du moins, pour l’instant. « Ils l’ont presque poussé à le faire, sinon Kolon a lu pire que vous avez écrit dans votre journal », indique un proche du vice-président de la FEMAFOOT, qui nous a joint au téléphone. Certes, nous sommes un journal satirique. Mais nous n’avons, à aucun moment, accusé « Kolon » d’avoir détourné. Nous avons, simplement, mis au cœur du débat des préoccupations de l’ensemble du peuple malien : prix réels des trois billets d’avion, destination du découvert de 300 millions CFA contracté par la FEMAFOOT à la Bank Of Africa, la villa censée être occupée par Henri Kasperzack, ex-sélectionneur des Aigles du Mali….. Il en est de même pour l’éclairage et le gazonnage de certains stades, qui fait et continue de faire polémique.
Le rebooking d’Air France, à la même date, annonce d’autres tarifs
Si nous nous sommes trompés, c’est parce que l’accès à « Kolon » nous a été refusé par ces mêmes laudateurs. Qui croient lui rendre service, en le poussant à porter plainte notre journal. Histoire, sans doute, de mettre un peu de beurre dans leurs épinards. C’est la recherche de la vérité, dans cette affaire, qui nous a poussés à nous procurer le « rebooking » d’Air France à la même date. Lequel rebooking donne des tarifs différents de ceux avancés par Azur-voyage, l’agence de voyage de Boukary Sidibé.
A l’en croire, le prix du billet d’avion du président de la FEMAFOOT serait de 2.176.200 CFA, alors qu’il avait été facturé à 4.024.100 CFA par Azur voyage ; celui de Boukary Sidibé serait de 2.866.000 CFA, alors qu’il avait été facturé à 3.223.500 CFA. Et, enfin, celui de Ousmane Thièrno Diallo à 771.700 CFA, alors qu’il avait été facturé à 1.369.500 CFA. Si les informations, publiées sur chacun de ces sujets par notre journal, ne sont pas exactes, plaise à Dieu. Comme dirait l’autre. Le vice-président de la FEMAFOOT peut être rassuré : le canard déchaîné peut, parfois, se déchaîner sur une patte, comme dans cette affaire. Parfois, sur deux voire trois pattes. Mais l’hebdomadaire satirique est un journal indépendant. Il le sera ou ne sera pas.
Conseils gratuits
Pour nous, l’objectif est clair : susciter le débat, afin d’éclairer la lanterne de nos concitoyens, de plus en plus, las de voir nos dirigeants sportifs s’enfermer dans un silence, pour le moins, assourdissant.
Si « Kolon » veut nous donner sa version des faits, les colonnes de notre journal lui sont ouvertes. Et s’il y a lieu de le critiquer, encore, pour une raison ou pour une autre, Boukary Sidibé doit en être certain : le canard déchaîné le critiquera jusqu’à ce qu’il soit parfait ; jusqu’à ce qu’il soit, parfaitement, parfait. Même si, dit-on, la perfection n’est pas de ce monde.
Quand on aspire, un jour, à présider aux destinées du football malien, il faut accepter toutes les critiques. Bonnes ou mauvaises. Mais surtout, prêter une oreille attentive à ceux qui vous critiquent ; plutôt qu’aux laudateurs, qui ne vous veulent pas que du bien.
Oumar Babi