Malgré les discours officiels, la situation sécuritaire dans le septentrion se dégrade à un rythme inquiétant. Pour preuve, les localités de Léré, Goundam, Bintagoungou, Diré et Ténenkou, ont successivement été attaquées, en l’espace d’une semaine. A chaque fois, les bandits armés ont laissé derrière eux de nombreuses victimes, surtout au sein de la population civile.
C’est désormais une évidence : les groupes armés de Kidal et leurs complices sont dans une (cynique) logique d’affrontement. Ils veulent la guerre. D’où cette stratégie de harcèlement qui vise principalement certaines localités du nord, depuis plus d’une semaine. Au grand dam des autorités maliennes qui, au lieu d’apporter la réponse appropriée aux bandits, sont pressées de signer le 15 mai, un hypothétique accord issu des pourparlers d’Alger.
A quoi servira cet accord si des hors-la loi continuent d’attaquer, de piller, de tuer, de violer et de détruire sur le terrain ?
Quelle est la portée d’un accord lorsqu’une partie (les rebelles) n’inscrit pratiquement aucune de ses actions et/ou actes dans le sens de la cessation des hostilités?
Que vaut enfin un accord si l’Etat ne se donne pas les moyens d’assurer la sécurité des populations qui sont devenues des proies faciles pour la meute ?
En attendant, tous les observateurs s’accordent sur la détérioration (constante) du climat dans les trois régions du nord (Kidal, Gao, Tombouctou).
A Mopti, le pire est à craindre avec la résurgence des groupuscules armés. Jusqu’où s’arrêtera l’escalade de la violence ? C’est là toute la question.
C.H. Sylla