Dans leur détermination à faire échec au processus de paix au Mali, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a entrepris des opérations de déstabilisation des régions du nord. Agressions, pillages, enlèvements de personnes et assassinats sont devenus, depuis une semaine, le quotidien des populations de Tombouctou et de Mopti. Cette folie meurtrière du Mnla et alliés va-t-elle anéantir les efforts de paix et remettre en cause la signature d’un accord, le 15 mai prochain à Bamako ? De Goundam à Léré, en passant par Diré et Ténenkou, les populations ne sont pas prêtes à oublier de sitôt la barbarie des bandits de la CMA.
Les localités de M’Bouna, de Bintagoungou, de Goundam, de Douékiré, de Diré, de Léré et de Ténenkou ont été la cible de bandes armées affiliées à la Coordination des mouvements de l’Azawad. Objectif ? Faire capoter la signature de l’accord paraphé à Alger par le gouvernement du Mali. Pour manifester leur refus de signer cet accord, le 15 mai 2015 à Bamako, les bandits du Mnla et leurs complices ont choisi d’ensanglanter tout le nord dans une croisade meurtrière, qui n’épargne ni enfants, ni femmes, ni vieux, ni agents de l’Etat et encore moins des militaires. Partout où ils sont passés, ces bandits ont laissé derrière eux tristesse et désolation.
Des milliers de magasins et de boutiques pillés, des motos et des véhicules enlevés, de simples citoyens pris en otage, des innocents assassinés… C’est le bilan éhonté d’une rébellion qui disait se battre pour le bonheur des populations du nord. Depuis quelques jours, la CMA est entrain de lever le voile sur son vrai visage. Les populations ont ainsi découvert un monstre à la solde des ennemis du Mali et des narcotrafiquants. Tenez-vous bien ! A Bintagoungou, ces bandits ont pris tout dans leur pillage systématique. Ils n’ont même pas épargné les ustensiles de cuisine des femmes ou les draps de lits de jeunes couples. Des derniers jours d’avril à ce début du mois de mai, il y a eu beaucoup de victimes civiles et militaires.
Le 24 avril 2015, des habitants de Goundam ont signalé l’enlèvement de deux voitures et de deux motos entre la ville et Tonka. Les auteurs de ce forfait ont disparu dans le désert, sans laisser de traces.
Le 26 avril 2015, entre Kaneye et Goundam, une moto de la Croix Rouge malienne a été interceptée. Les hommes armés qui sont derrière cette attaque ont également tiré sur un autre engin du même service dont le conducteur leur a échappé.
Le 29 avril 2015, toujours à Goundam, des assaillants qui s’attaquaient d’ordinaire à de paisibles citoyens sans défense vont jusqu’à s’en prendre aux positions des forces de sécurité déployées dans la localité. L’une des actions les plus spectaculaires est l’attaque contre le peloton de la Garde nationale de Goundam. Cette opération a coûté la vie au chef de peloton de la Garde, à son adjoint et à un enfant.
Deux jours auparavant, dans la nuit du 26 au 27 avril 2015 à M’Bouna, une dizaine de boutiques ont été vidées de leur contenu. A l’absence des forces de défense et de sécurité, les malfaiteurs ont emporté tout ce qu’ils pouvaient amener, particulièrement de l’argent et des vivres. Les victimes de ce pillage n’ont que leurs yeux pour pleurer.
Le 30 avril 2015, Bintagoungou fut la cible d’une horde de bandits armés. Les assaillants ont commis des enlèvements de personnes, des pillages et autres agressions. Sauf que dans cette localité, les populations se sont senties trahies et abandonnées. Quelques heures avant l’arrivée des pilleurs, les éléments des forces de défense et de sécurité (présents à Bintagoungou) avaient quitté le village pour rejoindre Tombouctou (à 70 km).
Le même jour à des centaines de kilomètres de là, La ville de Léré (cercle de Niafunké) a été attaquée. Bilan : les rebelles ont perdu 10 combattants contre 9 du côté de l’armée nationale.
Depuis l’agression de Léré, les morts se comptent par dizaine avec beaucoup de blessés et des enlèvements.
Ainsi, le 2 mai, c’était au tour de Diré de recevoir la « visite » des bandits de la CMA. Pendant quelques minutes, ils auraient contrôlé la ville. Mais la combativité des forces armées maliennes (FAMa) a eu raison d’eux. Il y a eu des morts, des blessés et des prisonniers. Les rebelles ont été repoussés et matraqués.
Enfin, Ténenkou (région de Mopti) a été la dernière ville où les rebelles de la CMA ont essuyé un cinglant échec face aux FAMa, toujours avec son cortège de morts et de blessés. Mais ces victoires des forces armées maliennes à Léré, Diré et Ténenkou, commencent à faire renaitre l’espoir que les FAMa pourront bientôt mettre fin à la folie meurtrière des rebelles de la CMA.
Idrissa Maïga