Le mardi 5 mai 2015, la direction du parti SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance) a organisé une conférence de presse pour relayer le contenu de sa lettre adressée à la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (Cma), en guise de proposition de sortie de crise. C’était au siège du parti à Djélibougou.
Dans son intervention, Dr. Oumar Mariko, président du parti Sadi a fait savoir que depuis quelques années, sa formation politique s’est résolument engagée dans la voie d’un règlement politique de la crise qui sévit dans notre pays. Et ce, à travers un dialogue inter Maliens sans aucune interférence extérieure. C’est dans ce cadre, indiquera-t-il, que le parti a pris l’initiative de lancer des appels à proposition à la Cma pour une résolution interne de la crise. Dans sa lettre adressée à la Cma, le parti rappelle que l’engagement pour l’unité des Maliens l’a conduit en 1991 à Nouakchott pour y rencontrer les responsables de la rébellion de l’époque, pour discuter des voies et moyens de sortie de crise. « Les fondements du dialogue inter maliens que nous y avons posés ont été sapés par les commis du néocolonialisme qui ont fait appel à des ‘’experts’’ étrangers qui nous ont servi le pacte National dont l’application s’est avérée porteuse de germes suicidaires pour notre nation », a-t-il rappelé. Et d’ajouter qu’en 2012, une délégation du parti a effectué deux voyages à Niafounké (Juillet – Août) pour y rencontrer Ançarddine et jeter les bases d’un nouveau dialogue inter malien sans aucun intermédiaire. Les gardiens du temple néocolonial, souligne-t-il, ont encore sévi et mis en échec ces contacts favorisant ainsi l’intervention française. En 2013, indique ladite lettre, nous avons passé deux nuits dans le camp des réfugiés de M’Berra, nous y avons été frappés par la promiscuité humiliante dans laquelle sont entassés 75 000 de nos compatriotes. La forte mortalité des personnes âgées et des enfants de moins de 2 ans. « Devons –nous continuer à faire subir ces traumatismes à notre peuple ? », s’interroge le parti. Et de préciser qu’en Décembre 2014, une mission s’est encore rendue à Kidal pour y rencontrer certains chefs des mouvements armés afin de maintenir le dialogue entre Maliens. « Nous comprenons et soutenons la lutte pour la justice, le triomphe de la vérité née pendant des décennies par une élite extravertie et aux ordres du système néocolonial. Nous suivons avec inquiétude l’instrumentalisation des différences ethniques, culturelles ou confessionnelles par ces élites corrompues coupées du peuple et seulement soucieuses du maintien de leurs privilèges délictueux. »Par ailleurs, le parti Sadi a réitéré son appel à la Cma de renoncer publiquement à toute violence et sceller un pacte d’honneur entre gens d’honneur pour construire ensemble une nation réconciliée sur les bases de justice, de solidarité et du droit pour chacun de vivre dans la dignité chez lui ; pour reconstruire un nouvel Etat sur des bases novatrices, un Etat au service de notre peuple et non un système d’oppression entre les mains d’une élite corrompue ; pour construire une nouvelle armée au service du nouvel Etat. S’expliquant sur les rapports de force dans le septentrion, Dr. Oumar Mariko conclura que le parti SADI ne soutient pas le Gatia, mais l’armée. Et l’Etat ne doit pas sous-traiter avec une milice.
B. SIDIBE