Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’embrasement du septentrion qui se dessine depuis quelques temps n’a d’autre objectif que de faire régner la terreur pour remettre en cause tout le processus. Le rendez-vous du 15 Mai est un challenge à relever à tout prix.
La situation sécuritaire du septentrion de notre pays se dégrade progressivement depuis quelques temps et suscite beaucoup d’appréhension sur la tournure des événements. Après un laps de temps d’accalmie respect du cessez-le feu signé entre les parties belligérantes, les hostilités ont repris de nouveau. Une situation qui a jeté toute une population dans l’émoi et l’incertitude en ce moment crucial de la vie de notre nation. Ainsi, le lundi dernier, la ville de Ménaka a été le théâtre d’un affrontement entre le Mnla et le Gatia. Le Mnla a essuyé un revers de taille avec plus de 60 combattants tués et 15 véhicules réquisitionnés. Du côté du Gatia, il a été enregistré 11 corps sans vie. A moins d’une semaine, le foyer de tension s’est élargi à d’autres localités. Ce regain d’attaque intervient comme un cheveu sur la soupe des Maliens. Car le bateau du processus de sortie de crise est en passe d’arriver à quai le 15 Mai prochain à Bamako avec à bord la médiation internationale, la plateforme et le gouvernement. Ayant refusé d’entendre raison pour s’inscrire dans la dynamique de la paix enclenchée, les membres de la coordination des mouvements armés de l’Azawad n’ont trouvé d’autres alternatives, ces derniers jours, que de s’engager dans une vaste entreprise de sabotage du processus de paix à travers des attaques à répétitions. Par ce fait, ils veulent montrer à la face du monde que ce sont eux qui font la pluie et le beau temps au Mali. Sans nul doute, cette recrudescence de violence ne présage pas des signes favorables pour le retour à la normalité tant recherché. Alors que tout est entrepris de part et d’autres pour éteindre cette flamme de rébellion qui a endeuillé de nombreuses familles en faisant de milliers de déplacés à l’intérieur comme à l’extérieur. On se souvient qu’a l’issue du 5ème round des pourparlers inter-maliens d’Alger, tout semblait marcher sur des roulettes pour la signature définitive de l’Accord. Car le gouvernement, en dépit de la non prise en compte de son mémorandum de contre proposition de 12 pages, a fait preuve de bonne volonté contre vents et marées pour donner le feu vert. Tout en sachant qu’au demeurant, l’accord comporte des zones d’ombres qui pourraient susciter dans l’avenir un problème d’incompréhension et d’interprétation. Mais contre toute attente, la coordination des mouvements armés de l’Azawad a préféré rester dans son illusion de création d’un Etat fantomatique dans l’Etat unitaire du Mali. Depuis, cette minorité sécessionniste et agissante tient en otage le processus de paix. La république se trouve ainsi dans la tourmente.
Signature de l’accord, un challenge à relever à tout prix
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’embrasement du septentrion qui se dessine depuis quelques temps n’a d’autre objectif que de faire régner la terreur pour remettre en cause tout le processus. La Coordination des mouvements armés de l’Azawad a prouvé sa mauvaise volonté à la communauté internationale qui s’est échinée à leur trouver un compromis avantageux. En multipliant des faux bonds autour du paraphe de l’Accord, leur crédibilité s’en est fortement entamée. C’est pourquoi, la communauté internationale a fixé une date pour la signature définitive de l’Accord. Ainsi, ceux qui sont favorables à la paix se démarqueront pour prendre part à la grande kermesse. Et les récalcitrants apprendront à leurs dépens. Les dés sont désormais jetés. La communauté internationale, tout comme le pouvoir central, a la lourde responsabilité de relever ce challenge. Le désistement de l’un ou de l’autre partie à la dernière minute serait à l’avantage des sécessionnistes. Plus le jour de la signature de l’accord s’approche, plus les choses se compliquent sur le terrain. On constate aisément avec cette recrudescence des violences, que les éléments de la Cma ont risqué fort pour déstabiliser tout les plannings élaboré pour la sortie de crise. Ils ont ainsi ouverts plusieurs fronts à cet effet à savoir Ménaka, Léré, Diré, Tenenkou avec comme seul leitmotiv : empêcher la signature de l’accord. D’où cette question : à quel jeu jouent les partenaires du Mali notamment la Minusma ?
Boubacar SIDIBE