En accordant massivement ses suffrages à Ibrahim Boubacar Kéita en 2013, le peuple malien avait imaginé qu’en confiant sa destinée à un homme qui se disait ferme, les poches de la misère seraient réduites et le Mali ne serait qu’un îlot de prospérité. Mais après deux années de gestion du pouvoir d’Etat, le constat est amer. Notre pays traine une faible croissance économique, malgré les nombreuses initiatives prises ici et là pour relancer l’économie nationale.
Un entretien sommaire avec les acteurs du monde économique permet de constater leur amertume. Les opérateurs économiques maliens sont mécontents car depuis 2013, leurs activités ne prospèrent guère. Ils sont fatigués d’entendre les mêmes refrains, chaque fois, sans aucune action concrète. Les faiblesses de notre économie ainsi que les actions à mener pour l’amener à un niveau plus compétitif sont connues. Pourtant, aucune initiative, au vrai sens du terme n’est entrevue. Et, chaque fois, les mêmes problèmes reviennent sur la table avec les mêmes approches de solution. Quelles initiatives n’ont pas été prises dans ce pays pour relancer l’économie nationale ? Que sont devenus, les projets de Zone industrielle à Dialakorodji, à Ouéléssébougou, etc., le projet d’épine dorsale de notre économie qui devait déboucher sur la création d’emplois ? Quels sont les initiatives pour faire de la zone Office du Niger le grenier de l’Afrique ? Sur cette question, le gouvernement est connu. Tout se met en place progressivement. Les projets de lois et les décrets d’application sont en cours d’élaboration. Mais jusqu’à quand et pourquoi un tel retard ? Personne ne peut se l’expliquer. Au même moment, la pauvreté prend des proportions inquiétantes. C’est à croire que la terre de Soundjata Kéita est réduite seulement aux verbes et aux propos démagogiques. Pendant que les autres Etats amorcent le développement à travers des taux de croissance à deux chiffres, notre pays continue de régresser au plan économique. On nous parle, à longueur de temps, des pluies de milliards offerts, mais les Maliens dans leur grande majorité continuent à tirer le diable par la queue. Où sont donc passés tous ces sous dont l’on ne cesse de faire la publicité sur les chaines publiques de la radio et de la télé ? En tout cas, les Maliens doivent prendre leur mal en patience, et en attendant, la débrouillardise fait son petit bonhomme de chemin. Mais jusqu’à quand ?
Paul N’GUESSAN