Après la signature de la convention d’Assainissement de la Ville de Bamako entre le gouvernement du Mali et la société Ozone-Mali, les GIE exerçant dans ce domaine étaient montés au créneau pour dénoncer leur exclusion de ce marché. Mais quelques mois après, eux-mêmes sont devant les faits : Ozone-Mali a réussi en un laps de temps ce qu’ils n’ont pas réussi en 20 ans.
Ces dernières années, Bamako, la capitale du Mali était devenue sale, très sale, pour ne pas dire trop sale. Les Groupements d’intérêt Economique (GIE) chargés du ramassage des ordures, du balayage des routes, malgré leur nombre important étaient dépassés par les choses. Une situation qu’un conseiller municipal, qui a requis l’anonymat explique par plusieurs facteurs. Selon lui, cette situation s’explique d’abord par le fait que les responsables de ces GIE sont plus intéressés par l’argent que par l’assainissement de la ville.
Comme preuve, notre interlocuteur expliquera que nombreux sont les agents de ces GIE qui se plaignent de leurs conditions de travail, mais aussi de leur traitement.
« J’ai une fois discuté avec un groupe de femmes balayant la route et j’ai été surpris d’entendre que leur GIE ne leur donne que 10.000F par mois », a laissé entendre notre interlocuteur qui poursuit qu’avec un pareil traitement, il est impossible d’espérer de ces braves femmes, le résultat escompté.
M.D, un jeune ramasseur d’ordures rencontré en plein travail à Magnambougou explique : « Je travaille pour le compte d’un GIE et ma mission est de ramasser les ordures avec ma charrette. Mais j’avoue que si je parviens à avoir un autre travail, je vais arrêter de travailler avec ce GIE car non seulement, nous sommes mal payés, mais on est souvent obligés de faire de nombreux va-et-vient à la fin du mois pour avoir nos maigres salaires ». Et de poursuivre que les responsables de leur GIE se fichent pas mal de leurs conditions de travail.
« Même pour avoir des gants, nous sommes souvent obligés de payer de nos poches. Sans compter que quand nous avons des pannes avec nos charrettes, c’est aussi tout un tas de problèmes avec notre GIE », a-t-il indiqué.
C’est le même refrain chez une dame rencontrée en plein balayage de la route non loin de l’IJA à Faladié. A l’en croire, non seulement, elles sont mal payées par les GIE, mais aussi ceux-ci se fichent pas mal de leurs conditions de travail. C’est pourquoi dit-telle, nombreuses de ces camardes ont dû abandonner.
Face à l’incapacité des GIE de rendre la ville de Bamako propre, le gouvernement du Mali a décidé de changer la donne. C’est pourquoi, il y a quelques mois, une convention a été signée avec la société Ozone-Mali pour l’assainissement de la capitale. Une convention d’un montant 9 milliard FCFA et qui porte sur 8 ans.
Dès l’annonce de cette nouvelle, les GIE, à travers le COGIAM, leur organisation faitière, ont décidé de monter au créneau pour dénoncer ce qu’ils appellent leur « exclusion de l’assainissement de Bamako ».
Mieux, les responsables de cette organisation ont même animé une conférence de presse lors de laquelle, ils ont d’abord dénoncé leur exclusion. Mais aussi, signalé qu’ils avaient eu des rencontres avec la mairie du District et les responsables d’Ozone-Mali, avant le lancement des travaux. Aussi, selon eux, lors de cette réunion, les responsables d’Ozone-Mali se seraient engagés à consolider les acquis des GIE en mettant en place un mécanisme d’accompagnement qui aboutirait au recrutement de 1385 agents.
Ils avaient aussi mis cette sortie médiatique à profit pour dénoncer le fait qu’aucune mesure n’a été prise pour les associer à la convention signée avec Ozone. Sans compter que selon eux, Ozone refuserait de signer des contrats de prestations de service avec les GIE.
Bamako devient coquette
Depuis le lancement des travaux d’Ozone Mali, la capitale Bamako est en train de changer de visage.
En effet, contrairement aux GIE, Ozone-Mali a recruté des agents qu’elle a mis dans les conditions de travail avec des équipements adéquats. Des agents, qui en plus d’avoir un salaire incomparable avec ceux des GIE sont mis dans les conditions idoines pour faire leur travail.
C’est pourquoi, de nombreux jeunes, notamment des filles, y ont afflué en masse. Ils sont en train de travailler d’arache pied pour rendre à Bamako son illustre d’entant. Et, en un laps de temps, ils ont réussi à changer le visage de la capitale, reconnaissent des interlocuteurs rencontrés dans les rues de Bamako.
« Je ne pouvais pas imaginer que le marché Dabanani pouvait être aussi propre un jour jusqu’à l’arrivée d’Ozone-Mali qui a réussi cette prouesse », se réjouissait à notre micro, un commerçant de thé interrogé au Dabanani. Et un autre d’ajourer que les agents d’Ozone sont vraiment en train de travailler, contrairement à ce qu’ils voyaient avec la voirie et les GIE.
« Pas une semaine ne passait sans que le Dabanani ne soit envahi par les ordures qui barraient souvent la route, créant du coup des embouteillages monstres au niveau du marché. Ces ordures pouvaient passer des jours sans que la voirie ne daigne de les ramasser. Mais depuis qu’Ozone est arrivé, cette situation ne s’est plus produite car la société y a installé des poubelles partout, mais aussi, les ordures ne durent pas sur place sans être acheminées vers les dépôts », explique ce commerçant de prêt à porter. Qui ajoute que partout à Bamako, les actions d’Ozone-Mali sont visibles.
« Au niveau des Halles de Bamako, ils ont réussi à dégager la montagne d’ordures qu’il y avait à l’entrée seulement deux jours après le lancement de leurs travaux», se réjouit un autre commerçant.
Pour cet homme politique, ce qui a surtout attiré son attention chez Ozone-Mali, c’est au niveau du balayage des routes. Selon lui, contrairement aux agents des GIE, ceux d’Ozone le font très bien. Car, au lieu de se limiter à entasser le sable au bord du goudron, des camions sont mobilisés pour l’enlever carrément. Toute chose qui permet d’éviter beaucoup d’accidents de la circulation.
Autant de témoignages qui prouvent que cette société, pour un début Ozone-Mali est vraiment en train de mouiller le maillot pour assainir la ville de Bamako. Contrairement aux GIE, qui avaient montré leurs limites et qui avaient suscité le soulèvement des populations de certains quartiers de Bamako pour dénoncer le non ramassage de leurs ordures. Ce fut le cas en Commune II, en et en commune III. Ce n’est pas le ministre Mahamane Baby qui dira le contraire, lui qui était intervenu lorsque les jeunes de Missira et de Medinacoura avaient déversé leurs ordures sur le goudron.
Diama