Les notes verbales et les invitations présidentielles sont parties. Bamako abritera la signature de l’Accord d’Alger vendredi prochain. Avec la Cma, toute la Cma ? Avec ou sans ! Le président de la République l’a dit. Le chef de notre diplomatie n’a de cesse de le répéter. Et même les violations de cessez-le feu n’empêcheront pas la signature du 15 mai, à en croire le ministre de la Réconciliation nationale. Il ne reste plus qu’une petite semaine pour être fixé.
A cette distance cependant, et en dépit des pressions pour la faire, rien ne permet de dire que la Cma sera de la partie. Les chances sont devenues plus faibles de l’avoir, parce qu’il y a eu Menaka le 27 avril et si les bilans officiels sont crédibles, beaucoup de victimes de son côté suite à ses différents barouds dans les régions de Tombouctou et Mopti. En tout cas, si Moussa Ag Attaher représente la Cma, toute la Cma, les « mouvements » ne signeront rien le 15 mai. C’est là que nous tombons dans le hors-norme.
L’Etat malien qui signera avec la Plateforme et la Communauté internationale n’est pas en guerre avec celles-ci. Et ceux avec lesquels il est en guerre seront non seulement absents, mais en désaccord avec…l’accord. Les pressions continueront sans doute pour les faire signer un jour ou l’autre. Comme l’a fait l’Etat malien qui, s’il avait le choix, ne signerait pas un accord d’une telle gravité pour son avenir et celui de la nation, à Alger de surcroît et face à une rébellion moins méritante que les paisibles cotonculteurs de Koutiala.
Ibk n’est pas encore le président d’un pays sous tutelle. Mais il est le président surveillé d’un pays tombé qui cherche à se relever. Tous ses soldats du monde chez nous, toutes ces résolutions diligentées aux moments fous de notre crise, toutes les conférences de donateurs notre profit, signifient simplement que nous ne sommes plus les seuls actionnaires de notre pays.
Malgré les marches de protestation, les pancartes passionnées, le patriotisme électronique d’internautes enflammés, la colère des « grins ». Le principe de réalité est incontournable. D’ailleurs, à part Soumana Sacko, l’opposition, malgré ses critiques, n’appelle pas à rejeter Alger. Et depuis quarante huit heures, la position de Tiebile Dramé est claire qui considère Alger comme une étape vers les paix.
Adam Thiam