Après avoir récemment fuité dans la presse, le rapport de la Commission ad hoc parlementaire sur l’éventualité d’une poursuite judiciaire contre l’ex-président de la République, Amadou Toumani Touré, a établi noir sur blanc que le » soldat de la démocratie » n’est aucunement fautif dans l’effondrement politico-sécuritaire du Mali en 2012 ; qu’aucune poursuite judiciaire ne peut donc être lancée contre lui. Une conclusion qui n’a visiblement pas plu au président de l’Hémicycle, Issaka Sidibé. Celui-ci fait désormais feu de tout bois pour mettre la pression sur certains députés afin de tenter d’établir un nouveau rapport qui puisse » culpabiliser » l’ancien locataire du palais de Koulouba.
Le président de cette institution, l’honorable Issaka Sidibé, n’est pas content de la fuite du rapport de la commission ad hoc sur dans la presse. L’élu de Koulikoro avait même menacé de porter plainte contre ceux qui seraient à la base de cette… indiscrétion. Dans l’entourage même d’Issaka Sidibé, certains députés n’avaient pas hésité à pointer un doigt accusateur discret sur l’honorable Idrissa Sankaré, député ASMA-CFP élu à Bankass, non moins président de la Commission des lois de l’Hémicycle. Celui-ci, à en croire les accusateurs, aurait favorisé la fuite en remettant copie du rapport à son président de parti, l’ex-ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga qui, lui-même, aurait remis le document à un jeune frère à lui, Directeur de Cabinet d’un département ministériel et fondateur d’un organe de presse de la place.
N’ayant aucune preuve de ces accusations gratuites, les hommes de main d’Issaka Sidibé et les avocats commis dans cette distraction n’ont finalement fait que du bruit autour de cette fuite. Sans possibilité de savoir réellement par qui et comment le rapport, dont ont pris connaissance les 15 membres de la commission ad hoc et les 6 collaborateurs administratifs, s’est retrouvé dans les journaux.
La mort dans l’âme, le président de l’Hémicycle et ses hommes (députés) de mains crient à qui veut les entendre que c’est un faux rapport qui a été publié et que le « vrai rapport » le sera bientôt. L’examen de ce prétendu vrai-faux est prévu pour le mois de juillet, le temps de soudoyer plusieurs députés à demander de nouvelles investigations afin de changer le contenu du document qui disculpe ATT. Comme « qui veut tuer son chien l’accuse de rage« , il est fort à craindre que le titulaire du perchoir parvienne à manipuler (au moyen des espèces sonnantes et trébuchantes) certains députés afin que la Commission dirigée actuellement par Boulkassoum Touré de la CODEM soit remise en cause ou son travail contesté pour laisser libre cours à des manœuvres visant à établir coûte que coûte la possibilité de poursuivre l’ex-président renversé par l’ignoble coup d’Etat de mars 2012.
Rappelons que plusieurs associations et des partis sont mobilisés depuis plusieurs mois pour un retour au bercail avec les honneurs du soldat de la démocratie, qui réside avec sa famille à Dakar depuis les événements désastreux du 22 mars 2012. Ainsi, par une récente correspondance, ces organisations ont saisi l’actuel président en exercice de la CEDEAO, le Ghanéen John Dramani Mahama, son prédécesseur, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara et le président de la République du Sénégal, Maky Sall « afin qu’ils s’impliquent » dans l’organisation du retour d’ATT. Et ce, après avoir saisi officiellement IBK.
Bruno D SEGBEDJI