Goundam, Léré, Tenenkoun, Diré… Partout où elle a été récemment contrainte à intervenir, l’Armée Malienne a su contenir l’assaut et chasser l’ennemi. Nous sommes visiblement loin de l’époque où nos villes et localités tombaient les unes après les autres avec des soldats fuyant le champ de bataille sous le prétexte d’un repli tactique. Selon toute évidence, l’époque semble bel et bien révolue.
Le mérite revient tout d’abord à la Mission européenne d’entraînement au Mali (EUTM) qui n’a ménagé aucun effort en vue de mettre les FAMA au point et au pas, à les réapprendre à avoir confiance en eux-mêmes.
A la suite des formateurs dont il faudra, de la manière la plus officielle saluer le travail, se trouve le soldat malien. Tout indique qu’il a véritablement fait sien l’adage bien connu au pays et selon lequel, «la mort est préférable à la honte». La honte, c’est tourner dos à l’ennemi pendant que l’étranger l’affronte vaillamment au risque de sa vie. La honte, c’est abandonner les siens au moment ils ont le plus besoin de toi ; enfin la honte, c’est refuser de se battre, non pour un homme, mais pour sa patrie. Tout cela, les FAMA l’ont compris.
Mais ils ont aussi et surtout besoin de Nous. De notre soutien, de notre confiance et reconnaissance. Il ne serait, par exemple, pas vain de décorer immédiatement et sur le terrain ceux-là qui s’illustreront lors des combats. Une manière de stimuler davantage les autres et maintenir le moral. Ne pas attendre qu’ils tombent sur le champ de l’honneur ou dans leurs lits de mort pour les décorer à titre posthume. N’est-ce pas cela la force de l’ennemi lequel est convaincu d’une juste récompense au paradis ou ailleurs après sa mort ? Que le soldat malien soit à son tour convaincu d’une juste récompense de son vivant et à sa mort.
B.S. Diarra