À la faveur d’une conférence de presse au Cicb le jeudi 30 avril 2015, le Collectif des ressortissants de Ménaka a réitéré son soutien au Gatia dans la sécurisation de Ménaka. Il déconseille la Minusma et la communauté internationale de faire revenir le Mnla à Ménaka.
Dans son introduction liminaire, l’honorable Bajan Ag Hamatou a parlé de la vaste étendue du cercle Ménaka, situé dans la région de Gao, à 320 km de Gao. De ce fait, l’armée malienne n’a jamais eu suffisamment de moyens pour sécuriser cet espace.
Au sujet de la situation qui prévaut à Ménaka, il a déclaré que les affrontements intervenus entre groupes armés font suite à une mission de sensibilisation sur l’accord d’Alger par les forces patriotiques de la plate-forme. Ces forces (Gatia) sont issues de la population de Ménaka et des autres populations du Mali. En fait, le Gatia est composé d’hommes et de jeunes issus des différentes régions du Nord du Mali. Sa création se justifie du fait que depuis 2012, personne n’est en sécurité à Ménaka.
«On peut tuer tout le monde alors que la Minusma est là, l’armée malienne étant cantonnée, c’est ce qui se passe malheureusement chez nous. La population de Ménaka réclame la paix. Ceux qui ont marché en un moment et qui tenaient des armes étaient obligés de le faire, parce que si tu n’as pas une arme, on t’humilie devant ta famille et les membres de ta fraction. Alors, pour rester en vie, il fallait donc faire comme le Mnla le veut. C’est là le problème à Ménaka. Avec l’arrivée du Gatia ces derniers temps, la population est heureuse bien qu’il y ait encore des affrontements», indique l’élu de Ménaka.
Avant de conclure : «Le groupe qui est là aujourd’hui à Ménaka (Gatia), est là pour restaurer la paix et la dignité de la population. Un groupe qui a une hiérarchie et qui répond à des ordres. Le Mnla ne répond à aucun ordre. Chacun a un fusil et fait ce qu’il veut ; cela est une réalité qu’il faut savoir. Le Mnla n’a aucun respect pour personne. Ce groupe qui a perdu tout le sens de la vie, ne peut pas continuer à nous occuper. Dites-lui d’aller s’installer ailleurs».
Gabriel TIENOU/Stagiaire