Sur 53 agents toutes catégories confondues, 32 sont des co-régionaires à Choguel et 28 sont du MPR dont plusieurs de la jeunesse du parti avec des profils qui n’ont rien à voir souvent avec le métier.
Tous les régimes qui se sont succédé de l’indépendance à nos jours, ont préservé l’unité nationale et un certain équilibre régional, tant dans la composition des différents gouvernements que dans les recrutements des agents dans toutes les sphères de l’administration. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la Nation Malienne à précéder l’Etat et que le bateau Mali a pu tanguer par moments sans jamais chavirer.
Cette unité qui a fait notre fierté n’est-elle pas en train de céder la place au sentiment de régionalisme ? Le fait partisan n’a-t-il pas pris le dessus sur la compétence et les qualités morales ? Choguel ne serait-il pas en train de prendre sa revanche sur le mouvement démocratique qu’il a combattu de toutes ses forces ? Pourquoi le Bureau de VGAL n’a pas daigné vérifier la gestion administrative et financière de l’AMRTP ? Voici une série de questions que nous nous posons.
Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, a été plébiscité en 2013 par une très grande majorité des votants, pas à cause de son programme, mais à cause de ses slogans et surtout de son passé d’homme de poigne qu’il fut en tant que premier Ministre de Alpha.
Le Président de la République a-t-il oublié qu’il a été élu principalement pour deux choses à savoir : la lutte contre la corruption et la résolution de la sempiternelle crise du nord. Mais fort malheureusement aujourd’hui, aucune de ces crises n’a connu un début de solution. Bien au contraire, elles se sont empirées. Comment comprendre que des cadres qui ont été mêlés à la mauvaise gestion de ce pays et qui ont été épinglés par le VGAL puissent se retrouver dans le Gouvernement ?
Comment les ennemis de la Démocratie, les forces de la restauration qui ont défié hier les démocrates et le Peuple Malien peuvent-ils continuer de gérer impunément la chose publique comme sous l’UDPM et de bénéficier des fruits de la Démocratie au nez et à la barbe de ceux qui ont risqué leur vie pour son avènement.
Le cas de l’AMRTP se passe de tout commentaire.
L’ex Dg de l’AMRTP et actuellement ministre en charge de l’information et de l’Economie Numérique bat le record du népotisme et de la mal gouvernance. M. Choguel Kokala Maiga, le président du MPR et ancien cadre de la SOTELMA a fait de l’AMRTP, une structure étatique, un bureau de placement sur la base de l’appartenance politique, régionale et familiale. Le MPR veut-il finalement dire que Moussa Peut Revenir ?
En effet, sur un totale de 67 agents qui travaillent à l’AMRTP, 60 % sont des sonrhaï, 20 % de son parti le MPR, 10 % de fils d’anciens dignitaires de l’UDPM et les 10 % autres des recommandés de Chefs religieux musulmans.
La liste complète des agents travaillant à L’AMRTP avec leurs numéros de téléphone, leurs Emails et leurs profils est du reste disponible.
Le hic à l’AMRTP est qu’il y a des administrateurs des arts et de la culture qui sont conseillers spéciaux avec un salaire à 7 chiffres dont le profil n’a rien à voir avec la régulation. Comment l’Etat peut-il accepter le financement illégal du MPR sur la base d’une cotisation obligatoire que tous les militants MPR de l’AMRTP cotiseraient à la fin de chaque mois pour renflouer la caisse du parti. N’est-ce pas là une entorse grave à la charte des partis politiques ?
Pire, la femme du DAF est la sœur de lait de la femme de l’Ex DG, coïncidence ou acte délibéré ? Il y a dans tous les cas de figure un conflit d’intérêts qui devrait occasionner le départ de l’un au profit de l’autre.
Que pouvons-nous retenir de la promotion d’anciens repris de justice ? Nous en appelons au sens de l’Etat du Président de la République pour qu’il nettoie les « écuries d’Augias » de la République comme il l’a fait avec les ex putschistes de Kati.
Le VGAL serait bien inspiré de diligenter un audit de la gestion administrative et financière de l’AMRTP comme il le fait d’habitude avec les autres structures notamment les dossiers ci-après : le dossier du marché israélien, le dossier de la construction du siège de l’AMRTP, le dossier de la condamnation de Orange Mali à payer les 8 milliards, le dossier du fonds d’accès universel, le dossier de l’achat des véhicules et des équipements non encore livrés et garés dans la cour de l’AMRTP. Et tout récemment, en vertu de quelle autorisation, si ce n’est que de la corruption, l’AMRTP achèterait-il des équipements informatiques pour des institutions de la République ? Est-ce sa fonction ?
Pourquoi limiter l’audit de l’AMRTP à la seule vérification des fonds de l’accès universel. Deux questions simples à M. le ministre en charge de l’information et de l’économie numérique : où sont les six milliards décaissés du fonds d’accès universel sous la Transition pour l’achat des équipements militaires ?
Pourquoi le retrait du dossier de rattachement de l’AMRTP à la Présidence ou à la Primature une fois devenu ministre ? Pourquoi la défense des consommateurs de la société de l’information n’a jamais été la priorité de l’AMRTP ? Pourquoi la qualité et les coûts de la bande passante et de la connexion internet au Mali sont médiocres et hors de portée des Maliens ?
Affaire à suivre…
Youssouf Sissoko