Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise du Nord du Mali, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour s’orienter vers une période historique de coopération et d’émergence. De cette période difficile, un nouvel ordre de développement peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix.
Oui, dans ce monde incertain, le temps est venu pour un nouveau commencement et un partenariat puissant afin que nous demeurions partout à l’offensive avec nos alliés, de manière foudroyante, contre les divisions et partitions, contre ceux qui prétendent agir au nom de l’Islam ou au nom de l’Azawad, qui ne fait pourtant que 350 km2, si tant est qu’il ait la légitimité sur une seule parcelle d’un pays membre de l’ONU.
Aux sceptiques, nous dirons que le pari est en passe d’être gagné, si les signataires dont la Communauté internationale en général et les pays du champ en particulier sont de bonne foi et demeurent en alerte.
En effet, la crise du Nord, disons les crimes perpétrés au Nord du Mali, au lieu d’apparenter le terrorisme et l’islamisme qui le sous-tend à une idéologie, a prouvé à suffisance qu’il s’agit plutôt d’un mercenariat de groupes qui travaillent pour des forces étrangères. Dès lors qu’il tue et terrorise et viserait à instaurer une dictature fasciste, « l’islamisme » n’est donc pas une idéologie mais un crime, pour paraphraser Bertolt Brecht qui disait que « le nazisme n’est pas une idéologie mais un crime ».
Nous le répétons, l’usage et la propagation des termes fallacieux de « terrorisme islamiste », de « djihadistes « , d’ »islamistes » ou « d’islamisme » relèvent de la stratégie qui nourrit les fléaux qu’ils couvrent : tous ces termes sont inadéquats car il ne s’agit pas de combattants au nom de l’Islam, ni même d’un Islam perverti mais de mercenaires sans principes, sans attaches, ni programme, ni but. Ils ne servent pas leurs intérêts propres mais ceux de l’Occident, de manière consciente et préméditée. Ces mercenaires sont les harkis des temps modernes, et comme les harkis n’ont pas d’idéologie, les terroristes se prétendant de l’Islam n’en ont pas.
Aucun musulman et aucun savant musulman ne peut ignorer que « vouloir créer un Etat musulman, c’est sacraliser le pouvoir », comme le résume le mufti de la république syrienne, cheikh Badr El-Dine Hassoun qui considère que l’Etat en terre d’Islam ne peut être que laïc et séculier pour que des hommes ne monopolisent pas les Choses d’Allah, qui sont censées appartenir à tous. Et ce, ajoute un autre imam syrien, Mohamed Saïd Ramadan Al-Bouti, pour que le savant musulman et la théologie musulmane ne soient pas prisonniers de potentats se prétendant de l’Islam…
En définitive, les criminels de guerre n’ont pu convaincre personne de la justesse de leur combat qui, au départ, avait la faveur de plusieurs pays occidentaux. Ils ont d’ailleurs perdu dès les premières heures la confiance de Boko Haram comme quoi il ne s’agit ni de djihadistes, ni d’islamistes, mais de vulgaires criminels de guerre. Cette guerre qu’ils perdront à coups sûrs, car désormais, les Maliens sont unis comme un seul homme, jamais ils n’accepteront la remise en cause de l’intégrité territoriale et de la laïcité de ce pays.
Le 15 mai 2015 est déjà là. Ceux qui ne signeront pas, qui se signaleront alors comme des terroristes sans vergogne et à prendre comme tels, s’exposeront à la colère sans appel de la Communauté internationale. Il ne s’agira plus de combattre le Mali mais de défier l’ONU, de s’engager dans le terrorisme. Et donc de se faire abattre les uns après autres.
Le 15 mai 2015 est déjà là. Le Mali renait de ses cendres. Main dans la main et au coude-à-coude, boutons les fossoyeurs hors de nos frontières. Imposons la paix pour le renouveau qui profile à l’horizon. Imposons la paix pour le développement escompté, pour l’émergence tant attendue, pour plus de justice et de tolérance, pour un Mali meilleur, le Mali de nos rêves.
Mamadou DABO