«Quel mécanisme de justice transitionnelle pour une paix durable au Mali?» était le thème d’un séminaire organisé le vendredi 8 mai 2015 au Grand Hôtel de Bamako par la Fondation Friedrich Ebert (FES), en partenariat avec la Commission Loi de l’Assemblée Nationale. Il présidé par l’Honorable Amadou Cissé, avec à ses côtés le Représentant de la Fondation FES, Jean H. Falhbusch, et l’Honorable Idrissa Sankaré.
Le représentant de la Fondation FES a débuté son allocution par une définition de la justice transitionnelle. Selon lui, elle se définit comme un ensemble de mécanismes mis en œuvre par une société pour tenter de faire face à des exactions commises dans le passé, en vue d’établir les responsabilités, de rendre la justice et de permettre la réconciliation.
La justice transitionnelle, dira t-il, est une nécessité qui n’est plus à démontrer après la grave crise qu’a connue le Mali en 2012, au cours de laquelle de graves violations de droits de l’homme et des crimes de guerre et contre l’humanité ont été commis.
Ces actes ont contribué à déchirer le tissu social, à créer de la haine entre les populations et à mettre à mal le vivre ensemble.
Conscientes de ces difficultés, les autorités du Mali ont fait de la réconciliation entre Maliens une priorité, qu’elles ont immédiatement matérialisée par la mise en place de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Cette volonté politique s’est aussi traduite par l’ouverture à Alger, depuis juillet 2014, de pourparlers inclusifs inter-Maliens, qui ont abouti, avec le soutien de la communauté internationale, à un «Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger», a martelé le Représentant de la FES.
Toujours selon M. Falbusch, le Mali est connu et reconnu comme une nation de dialogue et de pardon. «Nous sommes persuadés que les représentants du peuple que vous êtes sont appelés à jouer pleinement le rôle qui est le leur dans le processus de réconciliation nationale et dans la mise en œuvre de la justice transitionnelle», a conclu le Représentant de la FES.
Prenant la parole à l’ouverture des travaux, l’Honorable Amadou Cissé dira que la création de la CVJR fait partie du plan d’action d’un pays mettant en place un processus de justice transitionnelle suite à une grave crise. «Cette commission a fait l’objet de nombreuses critiques, formulées par l’opinion nationale et internationale. Mais la CVJR n’est pas une juridiction. Elle n’a pas vocation à juger. Dans le cadre de ses missions, elle mènera seulement des investigations dans les domaines relevant de ses compétences, pour aider à la recherche de la vérité», a déclaré l’Honorable Cissé.
Il est à rappeler que les séminaristes s’inspireront de l’exemple de trois pays dans le cadre de la CVJR, le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Togo.
Adama Bamba