L’Algérie médiateur dans la crise du Nord du Mali n’augure rien de bon pour la réconciliation nationale. Tenez-vous bien ! L’Union africaine est un regroupement crée en 2002 à la demande de la quasi-totalité des pays africains dont le but est de promouvoir la démocratie et les droits de l’Homme et de favoriser le développement économique par une action interne et des investissements étrangers. Les pays les plus puissants de cette «Union» sont actuellement l’Afrique du Sud et l’Algérie.
Ni l’Algérie ni la France ne jouent franc jeu avec le Mali dans cette crise qui secoue notre septentrion. C’est la France qui l’a créée et entretenue. Les arguments de la DGSE font ressortir le fait que les salafistes soient d’AQMI, du MUJAO ou d’Ansar Dine participent aux batailles dans le but de prendre le pouvoir pour créer un Etat islamique et plus tard, d’étendre leur influence aux pays voisins. Or la France n’acceptera pas que toute l’Afrique de l’Ouest devienne un Emirat islamiste. Il ne fallait pas recommencer les erreurs faites avec les Talibans. Il ne fallait pas aussi tomber dans les mêmes erreurs commises en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Tchad.
La France a signé des accords de défense avec la plupart de ses anciennes colonies pour parer à des attaques extérieures et qu’elle n’avait pas vocation à s’ingérer dans les affaires internes d’un pays africain, sauf si le président du Mali le demandait formellement. Un mandat de l’ONU serait un préalable. Les ambassadeurs de France au Mali, au Niger, en Mauritanie et en Algérie étaient unanimes pour dire qu’un plan Marshall, financé par le FMI, l’Europe et les Etats-Unis était la seule solution durable pour cette région dont la population serait multipliée par quatre d’ici 2050.
Quant à l’attitude laxiste de l’Algérie face à AQMI, la réponse n’est pas simple. L’Algérie a des intérêts contradictoires envers le terrorisme. D’une part, elle veut éradiquer ce cancer qui la rongeait depuis les années 90, d’autre part elle cherchait à affaiblir ses voisins (Maroc, Niger, Mali, Mauritanie) en laissant ses propres terroristes entrer dans ces pays. L’intégration des ex-combattants en cours après la signature de l’Accord permettra à l’Algérie de faire intégrer dans l’Armée malienne ses terroristes les plus redoutables.
Pendant que les salafistes terrorisaient le reste du Sahel, ils ne le faisaient pas sur le sol algérien et plus les autres pays seraient affaiblis, plus l’hégémonie algérienne dans l’Union Africaine serait grande. Sur cette ligne politique, l’Algérie désapprouvait toute intervention armée d’un pays membre de l’Union pour aider le régime d’un autre et évidemment toute ingérence occidentale. C’est ainsi qu’elle avait désapprouvé l’intervention de la CEDEAO au Mali.
Autre faits, les chefs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), tous Algériens, opéraient avec la complicité de certains membres de l’armée, des services secrets (DRS) et du gouvernement, qu’ils avaient corrompus par l’argent de la drogue. Les pays de l’Afrique de l’Ouest avaient tous dénoncé cette collusion.
En 2008, ATT accusait son homologue algérien de ne pas contrôler le double jeu du DRS et de vouloir dominer ses voisins par le contrôle unilatéral du terrorisme. Le Maroc dénonça également plusieurs fois ce double jeu. Alger fit toujours la sourde oreille. Cet état de fait durerait tant que le DRS serait un Etat dans l’Etat et que des généraux mafieux gouverneraient l’Algérie en sous-main.
Lorsque la France retire ses troupes en Afghanistan pour les engager au Mali, c’est la recrudescence des attentats sur le sol français. Les Touaregs demandent l’indépendance de l’Azawad. Ansar Dine pour imposer la charia. AQMI pour faire pression sur l’Occident.
IBK pour diviser le Mali avec le paraphe par le gouvernement de l’Accord d’Alger version 2014. Azawad, Ansar Dine, ont un point commun : soutien de la France contre le Mali.
Safounè KOUMBA