Quatre heures après la rencontre à Paris entre le Premier ministre et le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et par les services diplomatiques de l’Elysée, on apprend que Cheick Modibo Diarra pourrait laisser tomber les concertations nationales prévues pour les 11, 12 et 13 décembre prochain, pour l’élaboration d’une feuille de route pour la transition. Il souhaite désormais passer par l’Assemblée nationale pour obtenir cet agenda exigé par la communauté internationale pour la reprise de sa coopération. Une volte-face qui va irriter davantage certaines organisations pro-putsch hostiles à toute décision du Parlement.
Pour satisfaire la communauté internationale, qui exige une feuille de route pour la transition pour la reprise de sa coopération, le Premier ministre est désormais prêt à renoncer à certains de ses projets. Face surtout à l’intransigeance de la France sur la question, Cheick Modibo Diarra a lâché du lest et n’attendra plus la tenue de ses fameuses concertations nationales pour l’élaboration de l’agenda politique des six prochains mois.
Mardi, à Paris, selon la presse française, à l’occasion de rencontres diplomatiques entre le PM et les autorités françaises qui ont beaucoup tourné autour du processus politique, sans remettre en cause le principe de ces assises nationales, il a sorti de son chapeau une autre solution : présenter et faire adopter la feuille de route par les députés maliens. « C’est par l’Assemblée que l’on avancera le plus vite », aurait confié un proche de Cheick Modibo Diarra, qui a même annoncé que le texte pourrait passer devant le Parlement dès la semaine prochaine.
A en croire toujours les mêmes sources, le PM ne serait plus très confiant sur l’organisation des concertations nationales censées inclure l’ensemble de la société malienne dans le projet de sortie de crise sont encore reportées à la mi-décembre. Or pour la France, comme pour l’ensemble de la communauté internationale, le Mali doit impérativement fournir une feuille de route précise. Un document qui doit à la fois préparer les prochaines élections, mais aussi la concertation avec les groupes armés du Nord.
On dit que le recours à l’Assemblée nationale pourrait avoir l’aval de la communauté internationale à condition, nous explique une diplomate, « qu’elle reflète un consensus malien ». Une nouvelle paire de manche pour les autorités de la transition.