Le président du Parti solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Dr. Oumar Mariko, vient de rompre le silence pour faire des révélations fracassantes qui portent sur la détérioration sécuritaire dans notre pays et qui discréditent Moussa Mara. «En tenant à aller coûte que coûte à Kidal le 17 mai 2014, l’ex-Premier ministre, Moussa Mara, a anéanti tous les efforts en faveur du retour de la paix», a-t-il dit en substance au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée le 5 mai dernier.
Même si l’ordre du jour de cette rencontre était d’expliquer la teneur de la correspondance adressée le 27 avril 2015 par le parti Sadi à la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (Cma) ainsi que les autres acteurs de la crise malienne pour qu’ils puissent s’impliquer davantage en faveur d’un accord de paix durable au Mali, comme on pouvait s’y attendre, l’enfant terrible de Kolondiéba, Oumar Mariko, n’a pas raté l’occasion pour évoquer «les péchés» de l’ex-Premier Moussa Mara.
Selon lui, en décidant de se rendre à Kidal le 17 mai 2014 contre vents et marrées, il a suscité la guerre entre les Forces armées maliennes (Fama) et les groupes armés du Mnla et leurs alliés jihadistes. Bilan très lourd pour le pays : plusieurs militaires et civils ont été tués, des dégâts énormes en matériel avec, à la clé, l’occupation définitive de la région de Kidal par le Mnla et ses acolytes. Pour le président du parti Sadi, Mara ne devrait pas trop insister sur son voyage à Kidal. Conséquence : le drapeau malien ne flotte plus dans l’Adrar des Ifoghas. Pourtant, dit-il, d’énormes efforts avaient été consentis pour qu’il y ait une paix durable.
Beaucoup d’observateurs se demandent pourquoi Mariko a attendu ce moment pour dénoncer ce voyage qu’il juge suicidaire de Moussa Mara à Kidal, alors qu’en son temps, les partis de l’opposition l’ont tous dénoncé. S’agissait-il pour le parti Sadi de respecter le «Code de bonne conduite entre les partis politiques de la majorité, même sur du faux ?». En tout cas, l’interrogation demeure, mais on sait tout simplement que Dr. Mariko est membre de la Commission parlementaire d’enquête sur les malheureux événements du 17 au 21 mai 2014 survenus à Kidal.
Par ailleurs, en ce qui concerne l’accord d’Alger, le président du parti Sadi dira qu’il n’a jamais été écouté, sinon, avant même l’accord de Ouaga, lui et certains des ses camarades ont entrepris des initiatives pour rencontrer les leaders d’Ançar Dine à Goundam pour la résolution de la crise. Malheureusement, les autorités ont vu cela d’un très mauvais œil.
Au cours de cette conférence de presse, le président du parti Sadi a profité pour faire la genèse des différents accords signés entre le gouvernement malien et les différents acteurs armés des rébellions. Sur ce point, il dira que les régimes Konaré et ATT ont été mal géré ces rebellions qui ont conduit aujourd’hui le Mali vers le chaos.
En ce qui concerne la question de milices armées, pour Dr. Mariko, l’Etat ne doit pas sous-traiter avec un groupe d’auto-défense. «La défense et la sécurité du pays, c’est une tâche régalienne de l’armée malienne», a-t-il martelé.
Alhousseini TOURE