Drôle de coïncidence ! « ATT, Sabali et IBK, Sabali », quelle ressemblance de titres!
En recevant cet article de notre correspondant en France, Boubacar Sow, son titre nous a rappelé celui écrit par Ousmane Sow : « ATT, Sabali ! » publié dans le quotidien « Les Echos » en 2007. A l’époque, Ousmane Sow qui vivait à Montréal, au Canada, n’a pas pu résister au devoir de dénoncer les abus de pouvoir du président ATT. C’était concernant les arrestations de directeurs de publication maliens dans l’affaire « La maitresse du président ». Rentré au pays natal(Mali) en 2010, il était directeur de publication de votre journal quand il est décédé aux soins intensifs d’un hôpital montréalais en décembre 2012. Donc Ousmane Sow était le grand frère,( même père, même mère) de Boubacar Sow qui déplore la façon dont le Mali est actuellement géré dans ce titre « IBK, Sabali ! » :
Moussa TRAORE, l’ancien président, a fait preuve de dictature pendant près de 23 ans. A l’extrême fin de son pouvoir, il avait dit une phrase juste : « C’est le fait que rien ne fait mal aux maliens qui me fait mal »
Sans doute, Moussa a raison. Les maliens attendent qu’une situation pourrisse à l’extrême pour réagir ensuite à l’extrême.
Souvent, il est trop tard. Même si, on dit que : mieux vaut tard que jamais.
Notre cher président, dans la vie, je n’ai jamais porté de gants pour dire mes vérités. Pour le restant de mes jours, je n’en porterai pas. Inchallah.
Vous dire aujourd’hui que le pays va bien, c’est vous mentir.
En âme et conscience, vous-même personnellement savez que le pays va très mal ?
Je ne suis ni parmi les « hassidis » encore moins parmi les « aigris ». Mais, après tant de malheurs, tant de souffrances, tant de péripéties douloureuses pour notre peuple, je ne peux pas, je ne dois pas fermer les yeux là dessus. Votre personne physique en qualité de mortel importe très peu pour moi. Sans méchanceté aucune. Allah m’est témoin. Je me soucierai davantage de notre peuple. Les hommes naissent, grandissent et meurent. La nation, elle, est éternelle.
Les maliens vous ont fait confiance. Les maliens se sont battus pour vous parce que simplement dans le lot des présidentiables qui avaient la possibilité de gagner, c’était vous, apparemment, l’homme de confiance. Mais à l’évidence, ce fut tout le contraire.
Même ceux qui n’ont pas voté pour vous mûrissaient le secret espoir que vous seriez à hauteur de mission.
Je n’avais pas la naïveté de croire que vous réglerez d’un coup de baguette magique la question du septentrion.
Je croyais fermement, au moins, que vous vous attaquerez à la racine de notre mal à savoir la corruption.
Cette corruption qui a fait que notre Maliba n’a plus d’Armée. Que notre école est à la traîne. Que nos hôpitaux sont devenus des mouroirs. Que de plus en plus de cadres pillent nos ressources pour acheter des biens immobiliers ici en France, aux Etats-Unis d’Amérique, au Canada… Que les soldats du rang sont découragés.
Qui aurait cru cher président qu’à seulement un an et demi de votre mandat vous serez incapable de réunir la majorité des chefs d’État du CILSS à Bamako soit 7 sur 13. Pourtant, lors de votre cérémonie festive d’investiture au stade du 26 mars, le 19 septembre 2013, plus de 30 chefs d’état et de gouvernement étaient au rendez-vous. A votre rendez-vous et à celui du Mali.
Le monde voit que vous avez déçu les maliens et le monde vous méprise par conséquent. Vous qui ne ratez jamais une occasion de vous installer dans le Boeing pour faire vos cents pas. Cet avion qui a coûté tantôt 8 milliards tantôt 20 milliards. Au fait, cher président quel est son prix réel ? A-t-il été enfin immatriculé au nom du Mali ?
IBK, il est temps de vous débarrasser de vos collaborateurs que les maliens connaissent tant et envers lesquels les maliens n’ont plus aucun respect.
Certes, des collaborateurs sans crédit, vous seront d’une docilité de grand berger allemand. Mais à coup sûr, ils vous mèneront à votre perte.
IBK, analysez la dernière sortie du Prof Issa N’DIAYE à sa juste valeur. Il a dit haut ce que beaucoup de maliens pensent bas.
Mamadou Bakary SANGARE dit Blaise, Mamadou GAKOU, Sada SAMAKE, Ben BARKA et autres, ne vous seront pas utiles pour la bonne gestion de notre pays. Ni à vous ni au peuple malien.
Il n’y a rien de plus grave cher président qu’un individu qui a une forte estime de sa personne. IBK, vous êtes juste un homme qui peut faire des erreurs de grâce reprenez-vous.
Certains maliens aiment dire à chaque fois que ça va mal, que nous sommes tous responsables. Non, nous ne sommes pas tous responsables.
Je suis parmi les rares personnes qui vous ont suffisamment et courageusement parlé des vraies réalités du pays que certains continuent à vous cacher. Je ne joue que mon rôle de bon citoyen certainement indésirable pour vous aujourd’hui.
IBK, les bambaras disent : « Quand vous dépassez la limite, elle finit aussi par vous dépasser »
IBK, ni yé dan sago dan fana ti fara illa fa ki sago.
Je ne suis ni votre ennemi encore moins votre ami. Notre but, c’est l’essor du Maliba.
Pour l’Honneur de notre Mali commun, il ne doit plus y avoir du Moussalaha.
On ne laissera personne détruire ce pays qu’on a hérité de nos ancêtres et dont on a la charge de le transmettre en bon état à nos descendants.
Boubacar SOW, correspondant du journal Option en France.